vendredi 25 mai 2012

Roscoff to Roscoff 2012

 La Bretagne, ça vous gagne !


Samedi 19 mai

Nous voici de retour chez nos frères bretons deux ans après un  merveilleux weekend parmi les pingouins et les ours blancs en mai 2010. Nous venons en forte délégation normande prête à affronter les rigueurs de la météo de mai en Armorique. Cette année encore, je cours en duo avec ma Josette alors que la plupart des membres de notre délégation FSGT de l'Orne court en solo, à savoir trois courses en 24 heures.

Prologue :


Les 13 qui courent le prologue


De Roscoff à Santec, c'est ma Josette qui court les 17 km pour moi, je vais me contenter de faire des photos et de transférer matériel et véhicules jusqu'au camping avec l'aide de trois autres camarades.

Béa et ma Josette

Taquins, les organisateurs ont concocté un petit tour à marée basse dans la vase du port de Roscoff, avant le périple vers Santec. Nous en ramènerons l'odeur jusqu'en Normandie.


La fin d'étape sur la plage du Dossen se fait presque au soleil. J'assiste à l'arrivée de toute l'équipe dont le Mustang, cette année en mode Percheron.

La journée n'est pas finie... François, l'organisateur qui nous accueille à bras ouverts, nous a fait un cadeau pour nous remercier de venir de si loin : un tour sur la mer glacée sur des embarcations instables. C'est sympa. Je décline prudemment l'invitation, indiquant mon grand âge et suggérant de proposer l'activité à nos jeunes.


 Le Mustang, ne craignant ni l'eau ni le froid, décide cependant de participer aux ablutions. Il faut cependant un chausse-pied pour le glisser dans sa combinaison.

Après manger, la température descendant sérieusement, chacun se met à l'abri dans sa tente en attendant le coucher du soleil. Sentant mon point de congélation s'approcher, je pars m'échauffer sur l'immense plage de sable blanc qui jouxte le camping qui nous accueille. Je ne regrette pas mon initiative car j'assiste ainsi à un de ces couchers de soleil bretons qui vous incendie les mirettes.

Photo non trafiquée, j'vous jure !

La Nocturne :


Onze kilomètres sur le cordon dunaire et dans la forêt du Dossen, pour moi et ma Josette, c'est la course en couple comme pour mon ami Riah50 qui court avec sa Béa. Nous ne savons pas à ce moment que nous sommes les deux seuls couples mixtes de la compétition. Ma Josette n'est pas au mieux de sa forme mais nous ne sommes pas les seuls en difficulté et nous tirons deux autres coureurs inscrits sur le solo pendant une bonne partie du parcours.

La course nocturne, c'est la vie : sur des chemins étroits, on se précipite sans voir où nous allons, assurant chaque pas sans savoir ce que sera le suivant, fendant l'obscurité à la recherche de lueurs hypothétiques, sourires éphémères dans la nuit.

A quelques hectomètres de l'arrivée, mon épouse se sentant fatiguée,  nous proposons à nos suiveurs de passer devant, ce qu'ils refusent, préférant finir avec nous. C'est à quatre, en se tenant par la main, que nous finissons la nocturne. Embrassades et adieux : nos amis d'une course renoncent à la Spéciale de demain. Je ne saurai pas leur prénom et je ne me rappelle déjà plus leur visage mais nous fûmes amis durant une heure ; c'est cela la magie de la nuit.

Il est près d'une heure du matin, le ciel est bien dégagé et la température ne cesse de chuter. Nous rejoignons nos tentes pour y passer une nuit... rafraîchissante.


 Dimanche 20 mai


Parfois, je me demande si la toile de tente, c'est encore de mon âge.  J'ai l'impression d'avoir été pris en otage par le Captain Iglo ce matin ! Seule la douche me permet de retrouver figure humaine. La douche et le copieux petit déjeuner offert par l'organisation, à l'instar du repas du soir précédent. Deux thés, un café et cinquante centimètres de baguette au beurre salé breton : je me sens un autre Lutin prêt à affronter la dernière épreuve que je dois courir seul.


La Spéciale :

Il est temps de lever le camp. A 11h30, nous prenons le départ pour le 27 km (en fait 24 km) qui regroupe une grande partie des deux précédents circuits. A ce moment, je suis plutôt cool et je me dis que j'aurais tort de me faire mal. Bon, si je peux poutrer un jeune de la bande, je ne dirais pas non, vu que les p'tits gars ayant parcouru 17 bornes de plus que moi, ils seront peut-être à ma portée.


Donc, je me mets derrière Anthony et Jean-Mi en me disant qu'à tout hasard...


Las ! Les gamins ne se laissent pas faire malgré leur handicap kilométrique et je finis par me résoudre à les suivre dans le tour de l'estuaire du Guillec. En plus, c'est beau. Je profite donc de la vue et de l'air marin. Aurais-je atteint la sérénité ? 


La course sur le cordon dunaire est fort agréable et je suis mes camarades sans grande difficulté. Mais... c'est qui ce type qui galope devant les jeunes !!!


Arg ! Gasp ! C'est mon coach Allain (Riah50) qui, malgré ses 62 balais et une nuit au congélo a pris un départ canon. Ce gars m'a appris à courir mais c'est quand même pas une raison pour être devant moi !!!


Les gamins s'envolent, me laissant avec mon ami qui ne lâche rien. Pire encore, moi qui me vantais il y a une heure d'aller vite sur le sable, je me fais ridiculiser par ce chameau qui s'envole alors que le terrain trop m'adhère.


Allain a pris une bonne avance quand nous traversons le Guilllec face au moulin. Cette fois-ci, je suis énervé. Je vais me faire mal ! Finies les bonnes résolutions, le petit scarabée va coller aux basques du maître. C'est le moins que je puisse faire pour lui rendre hommage.


Mon ami s'est pris au jeu et lance régulièrement des accélérations de la mort qui tue. C'est ainsi que nous décoiffons mon petit Fox dont les yeux sortent de la tête à voir deux vieillards aussi enragés le passer. La bave aux lèvres, je ne prête pas attention au récent quadra qu'habituellement je consomme avec délectation quand j'ai la chance de le poutrer. 

Dans le fond, c'est moi. Au secours !

Retour vers la plage du Dossen en traversant le Guillec plus en aval. Les filles sont là pour nous photographier et elles sont saisies par mon teint hâve et mes yeux caves. Le Riah me fait subir le martyre.


Dernière partie de dunes avant le grand périple vers Roscoff. Je me rapproche comme je peux et parfois je parviens à doubler mon challenger qui me repasse aussitôt.


Des kilomètres de sable, Roscoff en ligne de mire et toujours ce point rouge devant. Trop fort le Allain, y m'énerve !!!

Cependant, un petit crachin va dérégler la mécanique, occultant partiellement les lunettes de mon ami et l'obligeant à ralentir sur les champs de pierres situés à proximité de Roscoff.


Je profite de l'accroche exceptionnelle de mes Inov 8 à crampons pour voler sur les rochers et mettre ainsi un peu de distance entre nous. 

Eh bien, le Allain résistera plusieurs fois avant de me laisser partir, préférant ses chevilles à notre duel.


J'arrive à Roscoff crédité d'un temps de 2h17 pour 24 kilomètres, juste 50 secondes devant mon camarade. Je suis liquéfié mais content.

Et il a la banane !!!


Merci à François et aux bénévoles pour leur formidable accueil.

Merci à le FSGT et spécialement au Mustang et à Ricounet pour avoir organisé ce déplacement.

Et merci à Allain pour me rappeler régulièrement que je ne suis, après tout, qu'un petit scarabée.




2 commentaires:

  1. LA PROCHAINE FOIS JE METTRAIS DES LENTILLES DE VUE,JE CONNAIS UN TRES BON SPECIALISTE A L'HÔPITAL GRACE DE MONACO.
    MERCI LUTIN POUR CE CR QUI ME VA DROIT AU COEUR
    RIAH50

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  2. ha la bretagne on aime on y revient ................

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Merci de passer le test de vérification de mots pour m'indiquer que vous n'êtes pas un robot.