mercredi 24 août 2011

La beauté de nos failles

Gorges de Villiers
(Orne)


Ne pas partir en vacances nous oblige en quelque sorte à une forme d'introspection géographique.

Après une visite de la Lande de Goult, nous sommes retournés dans le même canton de Carrouges mais cette fois-ci en forêt de la Motte qui fait la jonction entre les forêts d'Ecouves et d'Andaine.


Ici, la Gourbe a profité d'une faille dans un plissement hercynien pour creuser une vallée profonde. Nous nous trouvons dans nos montagnes, elles sont bien petites mais si anciennes : 325 millions d'années. 

Le Massif Armoricain commence ici et s'il n'a pas la splendeur des jeunes montagnes, il a la profondeur et le mystère que n'auront jamais les gamines alpines ou pyrénéennes.


 Nous sommes en août mais le promeneur se fait rare. Mon épouse et moi marchons dans une nature préservée par la difficulté d'accès et la pauvreté du sol qui ont découragé tout type d'exploitation sur ce site.


 Si ma Josette s'accroupit fréquemment pour observer pierres et végétaux, sa curiosité scientifique constamment en alerte, je préfère flâner pour ressentir çà et là l'essence du lieu et exercer mon regard.


Mon œil de Lutin me dit qu'aujourd'hui la lumière d'août me laissera prendre des clichés sans écraser les reliefs.


J'ai même droit à un lot de surprenantes couleurs méditerranéennes dont raffole mon petit Lumix.


Chaleur, bruyères et pins, le tout accompagné du bruissement de milliers d'insectes. Il ne manquerait plus que les cigales pour qu'on se croie ailleurs. Mais les seuls crissements proviennent de criquets locaux finalement plus jolis que les scieuses de long méridionales.


 Nouvelle descente vers la Gourbe pour observer d’autres insectes fort communs mais toujours fascinants comme  cette simple mouche observée dans une tourbière : 


Ou les nombreuses demoiselles qui virevoltent à proximité des berges du cours d'eau.


Même les communs gerris participent à la beauté du lieu par leur patinage incessant sur la surface moirée du ruisseau.


Remontée vers l'autre versant de la cluse avant de quitter le site. Les arbres, même s'ils n'ont ni la taille ni la splendeur de leurs cousins d'Ecouves, continuent de nous livrer quelques images surprenantes.


Un dernier regard aux gorges...


...et nous filons nous restaurer à Bagnoles de l'Orne qui se trouve tout près.


Ici, la Nature est domestiquée mais la lumière de cette fin d'après-midi d'été  continue de nous bercer d'illusions, nous faisant croire à la douceur de la Vie. Et ces instants nous font du bien...

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