14 décembre 2014
Un matin d'hiver en Ecouves, le lendemain d'un éprouvant 10 km à Sées, je m'extrais de la brume à la suite des trailers que je peine à suivre. Vers le sud, Radon, notre base arrière, sommeille encore dans les vapeurs hivernales alors que les hauts sont violentés par les rais obliques du soleil hiémal.
Voilà des années que, chaque semaine, je guette le bon éclairage, le juste plan. Certains jours, mon petit Canon baroudeur reste dans son étui. Parfois, l'air est trop saturé et dévie suffisamment les longueurs d'onde pour que tout semble gris. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Ce dimanche, l'éclairage est d'une crudité sublime. Les fougères encore dressées, sont passées du carmin à l'orangé et la mousse, dorlotée par une saison douce et humide, est d'un vert insolent.
De l'ombre à la lumière, on passe d'un monde en noir et blanc à une explosion chromatique. Je manque parfois de perdre de vue mes camarades moins enclins que moi à l'ébahissement.
Au sommet du Rendez-Vous, la terre, passée au laser, s'allège des esprits de la brume dans le bleu intense de la fin de matinée. Il est temps de rentrer.
Seize kilomètres et soixante-six clichés plus tard, retour vers Radon. Il est onze heures. Nous nous enfonçons petit à petit dans les frimas et le brouillard. Le soleil ne montera pas beaucoup plus haut mais il a montré sa force. Ecouves est sous bonne garde.
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