Parfois en Ecouves, certains arbres semblent pris d'affection l'un pour l'autre comme ce chêne et ce hêtre :
Enlacés comme deux danseurs de slow, ils ont l'air bien occupés, faisons discrètement le tour...
Hou-là la pelle d'enfer ! Ça me paraît bien avancé au niveau de la drague, vont-ils nous faire des petits hybrides Fago-querciens ? Les arbres échangent-ils longuement leur sève comme les adolescents humains dont les baisers sans fin font parfois penser aux accouplements gastéropodiens ?
Que nenni ! L'arbre, au rebours du primate à la lubricité frénétique que nous sommes, est chaste et il déteste justement les intrusions. C'est la tante Hulotte (le journal le plus lu dans les terriers) qui donne l'explication de ce phénomène :
L'un des arbres (certainement le hêtre qui pousse plus vite) a émis une branche qui est venue frotter contre l'écorce de l'autre arbre.
Celui-ci, par une réaction de défense, a formé un bourrelet englobant l'impudent membre de l’intrus.
La branche ainsi capturée va dépérir et se détacher pour laisser l'impression d'un baiser passionné entre deux arbres d'espèces différentes.
Dessins tirés du N°88 de la Hulotte
© Pierre Déom
© Pierre Déom
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Mais de près, il faut le dire, ça peut donner des idées à ceux qui se promènent sous les aimables frondaisons d'Ecouves...
PS1 : Pour les Ecouviens, ces arbres se situent près du hêtre tortillard à la Lande de Goult.
PS2 : Les arbres d'une même espèce peuvent se connecter pour échanger leur sève, particulièrement les hêtres, rois de la greffe.
Patient et exclusif, le hêtre a pénétré les abysses du chêne, comme pour y retrouver l'axe du monde.
RépondreSupprimerÀ moins que ce ne soit le chêne allant chercher la torche du solstice, qui pleure imperceptiblement dans l'âtre des servantes.
Ou quand on se surprend à dérouler l'écharpe à partir d'un baiser ...
Merci,
cordialement
C'est très joliment dit. Merci beaucoup.
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