En 2010 et 2015, j'ai commis deux billets sur mon chardon bleu des Pyrénées, panicaut commun en Espagne qui aime tant mon jardin normand qu'il y prospère depuis une quinzaine d'années à l'instar de mon arbousier, plante sudiste qui atteint maintenant cinq mètres de haut. Il va falloir revoir les cartes climatiques, je pense... A l'époque, mes photos étant de moyenne qualité, je mets à nouveau l'ouvrage sur le métier histoire de vous faire profiter de la splendeur des visiteurs de mon Eryngium bourgatii.
Puisqu'on parle du sud, voici l'isodonte mexicaine dont j'ai actuellement une vingtaine d'individus dans mon jardin. Elle est arrivée chez moi en 2014 et ne m'a plus quitté. Cette élégante petite guêpe est tout sauf agressive et se laisse facilement observer.
Plus commun, ce bourdon des pierres est un placide visiteur comme le sont les autres espèces de bourdons qui hantent mon jardin. Celui-ci est un mâle, cela se voit à sa collerette jaune.
Pendant qu'on bourdonne, voici le très commun bourdon terrestre. A ses courtes antennes et sa taille moyenne, on reconnaît ici une ouvrière.
Encore un bourdon et je me calme. Ce bourdon est probablement un bourdon variable dont l'identification n'est pas aisée car sa couleur est... variable. Il peut être confondu avec le bourdon des champs dont le dessus du thorax est généralement plus roux.
Hou la vilaine imitatrice qui s'est glissée dare-dare parmi les hyménoptères ! Madame veut faire croire qu'elle pique comme un frelon dont elle a presque la taille mais il s'agit d'une volucelle zonée, une inoffensive mouche de la famille des syrphes.
Mais si, il y a des abeilles sans dard ! La collète du lierre est une petite abeille solitaire qui nourrit ses larves avec du pollen. C'est un peu la végan de la famille car généralement les autres abeilles et guêpes solitaires enveniment des chenilles pour les donner à dévorer vivantes par leur progéniture.
Cette abeille est une andrène (Andrena nigrospina), encore une fameuse butineuse (j'en suis à six espèces d'andrènes dans mon jardin).
On va laisser les pacifistes pour s'intéresser à ce petit voyou de philanthe apivore. Il s'agit d'une guêpe qui s'attaque aux abeilles mellifères, celles qui font des ruches et du miel. Ce délinquant agresse la pauvre ouvrière qui est nettement plus grosse que lui en la piquant sous la gorge pour la paralyser de son venin. Une fois Maya estourbie, le philanthe s'envole avec sa victime pour la fourrer dans son nid où sa larve va la boulotter vive.
Plutôt impressionnante et peu agressive, l'eumène unguiculé est une guêpe ibérique dont la femelle façonne des petits pots dans lesquels elle pond un oeuf puis y insère une chenille paralysée qui servira de nourriture à la larve. Il s'agit sur la photo d'un mâle nettement plus petit que la femelle qui est au moins de la taille d'un frelon. Elle est un des nombreux insectes témoins du réchauffement climatique car on n'en voit au nord que depuis dix ou quinze ans.
Je ne compte plus les articles concernant les guêpes et leurs supposées nuisances qui sont en fait illustrés par des photos de... polistes. Il s'agit d'une espèce proche qui fait aussi des nids mais de petite taille. La comparaison s'arrête là, la poliste est nettement plus grosse que la guêpe commune, elle n'est pas agressive et ne plane pas bêtement au-dessus de votre assiette car c'est une butineuse. De plus, elle a une paire de pattes plus longues que les autres, ce qui se voit bien quand elle vole.
Si vous voulez avoir mal, attrapez cette scolie hirsute dont le venin est particulièrement douloureux. Cela dit, il faut vraiment le vouloir car cette guêpe ne s'intéresse pas à nous et son venin est destiné à la future nourriture de ses larves.
Terminons cette revue partielle et non exhaustive par une rencontre au sommet entre la poliste et la scolie dont la symétrie et la beauté plastique me ravit et pas seulement au lit* !
*Desproges, sors de ce corps !
Photos prises en juillet 2022
une belle découverte au milieu des chardons bleus. tes commentaires et tes photos les rendent très jolies à regarder. on aurait presque envie de les toucher.
RépondreSupprimertu pourrais faire la même chose avec les araignées, çà m'aiderait peut-être à les voir autrement, beurkkkk, hihihi