jeudi 7 juillet 2022

GR 34 2022 : Etapes 12 à 15

 

Etape 12 : 19 juin Plougasnou-Térénez (11,96 km - 260 m D+)

C'est au petit déjeuner que nous découvrons la situation : le vent a tellement soufflé cette nuit que l'eau a pénétré la verrière du restaurant et la patronne dispose bassines et serpillières. Pendant que nous mangeons, un nouvel assaut de pluie a lieu. La distance prévue est assez courte et nous décidons de prendre notre temps en espérant une accalmie.

 

Et c'est parti sous une pluie modérée ; las, à la sortie du village c'est déjà un déluge du genre que nous n'avons jusqu'ici connu qu'à Cherbourg. Nous nous réfugions sous un abri bus duquel nous ne ressortirons qu'après 50 min de sévère renâpée.

Trop fun la rando !
 

Il doit faire 13 ou 14 degrés, ça on supporte mais le vent s'amuse à décorner les bœufs et il devient encore plus insistant quand on arrive à la pointe du Diben.

Bien sûr, le paysage est magnifique mais nos sacs augmentent sérieusement la prise au vent, rendant cette partie du parcours périlleuse tellement les rafales nous ballottent, c'est ballot !

De grains en coups de vent, nous commençons à être pénétrés par la conviction qu'il faut faire vite pour rejoindre le camping qui nous attend. Ben oui, pour expier le précédent hébergement plus que bourgeois, nous avons réservé une petite cabane de 9 m2 sans sanitaire avec juste deux lits, pour 39 euros, ça le fait.

Eh bien, 2,5 km avant le camping, les éléments se déchaînent tellement que nous sommes obligés de nous arrêter au port de Térénez où nous nous réfugions dans une crêperie dans laquelle nous nous changeons puis mangeons en prenant notre temps vu que dehors c'est l'apocalypse météo. Profitant d'une fugace éclaircie, nous rejoignons le camping où nous apprenons que le séchoir de la buanderie est en panne depuis ce matin. Trop bien ! Heureusement, la cabane a un radiateur qui va nous aider à sécher nos affaires. C'est ainsi que nous passerons la nuit dans un étendoir à linge improvisé.

Etape 13 : 20 juin Térénez-Morlaix (14,87 km - 184 m D+)


Profitant de la modestie du kilométrage de la rando du jour, nous allons visiter la presqu'île de Barnenez et plus particulièrement son impressionnant cairn sis au sommet de la colline. 

Plus grand mausolée mégalithique d'Europe, ce cairn fait 75 m de long sur 28 de large. Il comporte 11 chambres funéraires de deux époques différentes entre moins 4500 et moins 3900. Son exceptionnelle conservation est due au fait qu'il était jusqu'il y a peu recouvert de terre et ce n'est que dans les années 50 qu'un entrepreneur qui voulait en faire une carrière découvrit que les cailloux qu'il voulait exploiter n'étaient pas venus tout seuls. Depuis, l'Etat a racheté le site.


Le reste du voyage est moins passionnant, la rade de Morlaix est bordée des deux côtés par la route et nous sommes vite amenés à circuler sur le bitume vu que nous avons choisi de nous éloigner le moins possible de l'eau.


Finalement, en dehors du cairn, ce sera la visite de la ville qui fera l'intérêt de cette randonnée car Morlaix est une cité singulière enclavée entre deux collines et transpercée par un énorme viaduc construit sous Napoléon III.


Descendus dans un appart'hôtel pourvu de lave-linge et de sèche-linge (l'obsession du randonneur), nous avons le temps de nous promener dans cette petite ville tout en venelles et escaliers, admirant les magnifiques maisons anciennes dont certaines datent du Moyen-Age ou de la Renaissance.

Après un croque-monsieur dans une brasserie style années 20, nous allons nous coucher dans notre appart dont nous apprécions le calme. Nous avons bien choisi la date car des affiches nous apprennent que la place sur laquelle nous sommes abritera demain la Fête de la Musique une bonne partie de la nuit... Au fait, il n'a pas plu de la journée.

Etape 14 : 21 juin Morlaix-Carantec (17,87 km - 338 m D+) 

Nous n'avons pas envie de nous prendre la tête avec le dénivelé du GR et optons pour la route qui longe la Rivière de Morlaix. Au bout de 5 bornes, nous en avons assez et reprenons le GR, traversant ainsi une forêt qui est en fait l'immense parc d'un ancien château.


Il faut de la patience et encore un peu de route pour retrouver le sentier côtier à l'embouchure. Petit à petit, le ciel se dégage, présageant une belle journée d'été.

 
Au 11ème km à l'approche de Carantec, nous tombons sur une pancarte : "Sentier fermé (éboulement)", le genre de signal qui me fait aller de l'avant... On a le choix, soit se taper deux bornes de bitume au soleil soit suivre un très joli sentier ombragé. Va pour l'éboulement ! Nous longeons donc de belles propriétés privées de l'accès à la falaise par ce fameux chemin. L'éboulement est juste un trou de 80 cm de profondeur que l'on se garde bien de combler semble-t-il et nous le franchissons sans difficulté.


En vue de Carantec, nous avisons une grande plage bordée par un golf. En espérant que les golfeurs n'appellent pas la police pour signaler un débarquement inopiné de traîne-misère mal fagotés et certainement animés d'intentions peu louables, nous nous installons pour un pique-nique au soleil. C'est notre avant-dernier jour de rando et nous savourons cet instant de sable.


Le tour de la presqu'île de Carantec par le chemin des douaniers est enchanteur, nous apercevons ainsi le cairn de Barnenez et une partie de l'étape d'avant-hier. 


Pour cette presque fin d'équipée, je me suis permis une folie : un hôtel quatre étoiles pourvu d'une vue à couper le souffle. Bon, l'arrivée avec les sacs à dos fait un peu tache et le réceptionniste, un peu froid, nous tend notre clé d'un air un peu effaré. Sans trop y croire, il nous demande si nous voulons réserver une table pour le soir. J'ai consulté le site de l'hôtel et je sais que le premier menu est à 79 euros sans les boissons. Je nous vois très bien en short et T-shirt de trail au milieu des touristes suisses et allemands dont nous avons vu les voitures sur le parking. Non merci monsieur.


Nous avons le temps de terminer le tour de Carantec jusqu'à l'ïle Callot avant de retourner vers la plage du Kellenn où nous mangeons "Chez les filles" dans une cabane en bois plus adaptée à notre look de vagabonds.


Nous retournons finir la soirée dans notre chambre à la vue impayable. Le petit déjeuner du lendemain (à 17,50€ par pers.) nous révélera la radinerie de l'établissement : nous avions le choix entre fromage blanc ou fruits au sirop, thé ou café, les viennoiseries étaient minuscules et le deuxième petit pot de confiture était facturé 5 €. Quand je pense qu'à Plougasnou, les gentils propriétaires avaient emballé les restes de notre pantagruélique petit déjeuner pour que nous puissions les emmener pour le pique-nique !

Etape 15 : 22 juin Carantec-Roscoff (20,47 km - 341 m D+)

Dernière étape : Nous quittons la presqu'île de Carantec en franchissant la Penzé au Pont de la Corde situé au cinquième km.


Le GR est souvent éloigné de la mer et traverse des cultures maraîchères. A part quelques jolis coins, le parcours n'est pas passionnant vu qu'une fois de plus, il n'y a pas de chemin des douaniers.


Nous yoyotons un moment avec un groupe alors que le ciel s'ennuage. Arrivés à St Pol de Léon, un grain se précipite sur nous et menace de nous transformer en serpillières mais nous sommes en Bretagne et cet importun météorologique disparaîtra aussi vite qu'il est venu et surtout, ce sera la seule averse de la journée. Finalement, ce sera curry de joues de porc et riz basmati à la plage Ste Anne. Tant pis pour le pique-nique !


De ce côté du GR, l'accès à la mer reste assez compliqué et notre entrée dans Roscoff se fera par le port de Brittany Ferries. Pas passionnant. Au bout de quelques kilomètres de patience, nous apercevons enfin notre but.


Le vieux port de Roscoff avec ses vieilles maisons d'armateurs et ses nombreux bars et restaurants. Ce port, nous le connaissons bien car Josette l'avait traversé à marée basse dans le cadre de la première étape du raid en duo Roscoff to Roscoff. Nous avons réservé une chambre d'hôtel dans un établissement confortable au tarif raisonnable et au personnel chaleureux. Ce soir, nous irons grignoter dans un bar en buvant notre dernier Ti-Punch. Mais avant, nous avons une photo à faire :


Nous sommes arrivés !


Post-scriptum : Non seulement le retour en Normandie en bus et train a coûté une somme dérisoire (billets + de 60 ans) mais en plus, le train est arrivé à Alençon avec 1 mn d'avance !!!



1 commentaire:

  1. joli récit de ce voyage en amoureux - quelques belles rencontres humaines et animales - vous avez eu particulièrement beaucoup de chance avec la météo, les photos sont magnifiques, j'adore le champ d'artichauts, la photo prise par le mécano bike, sex and rock'n roll. est-ce que tu as calculé votre consommation de bières en l/100km hihi, correspond-elle à la porsche cayenne ou à la dacia duster?

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