lundi 13 août 2018

On a les montagnes qu'on peut...

Ben oui, quand on vit près du point culminant de la Normandie (Signal d'Ecouves 413 m), ce n'est pas toujours facile de trouver des terrains pour préparer des trails en montagne. Or, Katia et Sandrine accompagnées du grand Jéjé préparent la fameuse Diagonale des Fous avec ses 165 km et surtout ses 9500m de dénivelée positive. 

Habituellement, nous arpentons les pentes d'Ecouves, c'est ce que l'on a de plus pentu cheu nous mais ce beau samedi d'août, nous avons choisi les pentes bien raides de St Léonard des Bois, un joli village sarthois situé à 20 min d'Alençon.

 4 août 2018

Nous sommes cinq : Katia, Sandrine, Jéjé ainsi que Thomas qui est chargé de faire la trace, sans oublier le Lutin qui fait des photos. Il est 8h30 sur le parking de la Cave à Bière, le soleil se pointe sur le Haut Fourché, une des deux collines qui enserrent la vallée de la Sarthe. C'est justement cette pente raide que nous empruntons sur le champ pour débuter la balade.


Arrivés en haut de la colline, nous basculons vers St Céneri le Gérei situé dans l'Orne mais toujours sur les rives de la Sarthe. La descente du chemin des Gaulois est périlleuse mais l'arrivée au village vaut le coup d’œil :


Le coin est magnifique mais nous ne nous attardons pas, nous dirigeant vers le Moulin de Trotté, faisant une très brève incursion dans le département de la Mayenne lors de la traversée du Sarthon. Un entraînement couvrant trois départements, ça en jette...


A chaque fois que l'on s'éloigne du cours de la Sarthe, il faut à nouveau grimper les falaises de grès armoricain par des chemins de terre parfois hérissés de rocs et de racines. Le soleil donne...


Le but de la manœuvre c'est de faire un maximum de dénivelée, nous descendons à nouveau dans la vallée pour grimper aussitôt la colline située au-dessus du Gasseau dont nous apercevons le pierrier. Une première grimpette parmi les brandes sur un chemin au tracé symbolique plus emprunté par les suidés que par les humains.


Nous descendons ce que nous venons de monter puis c'est l’escalade par une autre voie de la même colline : un de ces fameux pierriers de grès avec ses blocs instables et ses vipères grincheuses. Ces pierriers typiques de mon pays, je les connais bien et je grimpe celui-ci en peu de temps, sachant qu'il se forme d'à peine visibles chemins en lacets que seuls les anciens lutins peuvent percevoir. Je me moque un peu de mes camarades qui trébuchent, c'est de bonne guerre...


Au sommet, la vue sur la Sarthe et la plaine est sublime. Il fait très chaud et chacun ruisselle, un ravito s'impose. Nous descendons ensuite vers la cluse de St Léonard pour gravir le Haut Fourché pour la deuxième fois. 


Une fois de plus, nous passons par des chemins qui n'ont de chemin que le nom... 


C'est au sommet du Haut Fourché que nous passons ma Josette et sa copine Annick qui arpentent le site en mode marche nordique. Rendez-vous est pris pour la bière mais il faut encore descendre pour monter l'autre lèvre de la cluse : le Narbonne coupé en deux par la vallée de la Misère. Mes souvenirs d'escapades adolescentes me reviennent sur ces pentes à la végétation méditerranéenne : le Narbonne si raide à monter, la descente vers l'ardoisière et ses pentes glissantes de schistes du Pissot, l'énigmatique mare sombre de la carrière, la vallée de la Misère et ses racines si nombreuses et sinueuses, la remontée puis la descente acrobatique vers le moulin de Linthe. 


Ce devrait être le dernier mur à monter mais zut alors, nous n'avons pas encore rempli notre objectif temps. Nous arrivons bientôt au pont mais Thomas a la bonne idée de nous faire traverser la Sarthe à gué.


 En ces temps de canicule, l'eau est presque chaude mais elle délasse quand même les muscles. C'est les pieds trempés que nous abordons la dernière difficulté : la re-re-grimpette du Haut Fourché et de ses 100m de dénivelée par rapport à la rivière. J'ai une idée subite : nous allons faire cette dernière montée en la courant en intégralité, histoire d'avoir le cœur au bord des lèvres au sommet. Floc, floc, les chaussures trempées attaquent la pente. Les garçons s'envolent,  je me fais mal pour rester avec Sandrine qui, avec ses 42 kilos, n'a aucun mal à escalader le site. Plus lente mais incroyablement endurante, Katia reste en retrait mais s'astreint à courir tout du long.


Arrivé au sommet, j'attends Katia en compagnie de Sandrine puis nous dévalons la colline par son autre extrémité et rejoignons le village.


On a les montagnes qu'on peut mais nous avons cumulé 900 m de D+ en 23km, ce qui n'est pas si mal pour notre région...

Et maintenant direction la Cave à Bière...

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