jeudi 19 décembre 2019

Cent mètres carrés : Mes coléoptères (II)

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie. Voir en fin de billet pour les liens vers l'intégralité de mon bestiaire jardinier.



Coléoptères  (2ème partie)

  Clytra laeviscula

Commençons la famille des chrysomélidés par le clytre du saule. Cet insecte ressemblant à une coccinelle allongée a une façon bien à lui d'élever ses enfants : la femelle entoure ses œufs de ses propres excréments et de sécrétions diverses puis les dépose à proximité d'une fourmilière. Les fourmis qui n'y voient que du feu utilisent ces œufs comme matériau de construction. Les larves de clytre, à leur éclosion, vont ensuite se nourrir de ce qu'elles trouvent sur place comme des œufs ou des larves de fourmis.

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Chrysolina herbacea

Petit bijou aux reflets métalliques, la chrysomèle de la menthe vit et se reproduit dans des massifs de menthe que nous entretenons exprès pour ce petit dévoreur insatiable qui nous en laisse quand même un peu... Certains individus ont des reflets bronze. 

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 Chrysolina bankii

La chrysomèle de Banks est un peu plus grosse que la précédente et peut aussi se nourrir de la menthe ou même d'orties. Chez moi, elle préfère la mélisse qui se trouve juste à côté du massif de menthe.

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Chrysolina americana

La chrysomèle américaine est aussi appelée chrysomèle du romarin mais je la trouve essentiellement sur ma lavande. Son appellation "américaine" est due à une erreur du grand naturaliste Linné, l'animal est bien autochtone et a depuis longtemps trouvé un équilibre naturel avec les plantes dont il se nourrit, ne causant que des dégâts limités.

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Cassida vibex

Les cassides, sous-famille des chrysomélidés sont appelées "scarabées tortues" par les Anglais à cause de leur forme. Cassida vibex est la casside des cirses mais elle semble se développer sur pas mal d'autres végétaux comme ma sauge officinale. Les larves des cassides ont la propriété de se couvrir de leurs propres excréments pour se protéger des prédateurs.

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Leptinotarsa decemlineata

Ce chrysomélidé est, lui, bien d'origine américaine, du Colorado exactement. Le doryphore s'y nourrissait de morelle rostrée quand on introduisit la pomme de terre dans sa région vers 1850. Tout comme le Belge adopta la frite, le doryphore raffola de la pomme de terre et se mit à suivre sa progression dans tout le pays. Il attendit la Première Guerre Mondiale pour franchir l'Atlantique et, contrairement à ce qu'on croit, il n'est aucunement responsable de la famine de 1845-1852 en Irlande qui fit un million de morts (les deux responsables furent le mildiou et le gouvernement ultra-libéral de John Russell qui était un fervent adepte du laisser-faire en économie). Cela dit, le doryphore fit bien des ravages dans les années 1940 dans notre pays. A cette époque, on employait parfois les enfants des écoles (comme ma maman) pour ramasser ces insectes à la main (c'est facile et efficace). A noter que nos amis Allemands se livrant à l'époque à des réquisitions de nourriture sur le dos des Français eurent droit au sobriquet de "doryphores". Depuis, la lutte chimique s'est avérée un peu trop efficiente car ce bel insecte se fait nettement plus rare dans les jardins.

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Crioceris lilii

Ce petit bijou de criocère du lys passe son temps à copuler et à manger. Et pas qu'un peu, vos beaux lys peuvent être ratiboisés en peu de temps par cet insecte et ses larves qui, pour être plus discrètes que l'adulte, se dissimulent sous leurs propres excréments. Cet insecte étant fort beau, je conseille de n'en garder que quelques spécimens et de prélever les autres à la main pour mettre un maximum d'adultes chez le voisin.

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 Gastrophysa polygoni

Autre chrysomélidé très proche, la gastrophyse de la renouée est bien mieux vue que le criocère du lys car elle s'attaque à des plantes considérées comme des mauvaises herbes ou même invasives comme la renouée du Japon. 

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Cetonia aurata

La cétoine dorée fait partie d'une autre famille que les chrysomèles même si sa jolie couleur métallique peut faire penser à ces derniers. C’est un gros insecte au vol bruyant totalement inoffensif car surtout polliniphage ce qui en fait par conséquent un pollinisateur très efficace car il va de fleur en fleur pour se nourrir. Ses larves ressemblent à celles du hanneton et les ignorants les suppriment alors que ces larves ne se nourrissent que de débris et sont très utiles à l'élaboration de votre compost.

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Oxythyrea funesta

La cétoine grise appelée parfois "drap mortuaire" est couverte de poils qu'elle perd au fur et à mesure de sa vie pour finir entièrement lisse. Elle se nourrit surtout de fleurs mais ses dégâts restent limités.
 
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 Valgus hemipterus

La cétoine punaise se nourrit d'ombellifères et pond ses œufs dans du bois mort où ses larves se développent.


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Voilà pour les chrysomèles et les cétoines mais la grande famille des coléoptères est vaste et il reste encore un gros chapitre à parcourir...
 

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