samedi 9 novembre 2019

Cent mètres carrés : Mes arachnides

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie. Voir en fin de billet pour les liens vers l'intégralité de mon bestiaire jardinier.

Arachnides

Parents pauvres de ma collection, les araignées méritaient cependant de débuter cette série de billets. Celles présentées ici ne sont qu'une partie des individus parcourant mon jardin car il m'est difficile de photographier au ras du sol la quantité d'araignées coureuses qui galopent dans la précipitation ainsi que celles qui passent la journée cachées dans un trou sombre.

Araneus diadematus

L'épeire diadème, facilement reconnaissable à sa croix sur le dos est la reine du jardin sur lequel elle règne littéralement en septembre et octobre au grand dam des insectes qui se prennent dans sa magnifique toile à la géométrie parfaite. En fin de saison, elle peut être énorme et impressionne les petites âmes qui ignorent qu'elle est inoffensive pour l'homme qui peut la prendre dans sa main sans crainte.

 Nid d'Araneus diadematus.

La ponte de cette épeire donne ensuite lieu à un petit nid constitué de plusieurs centaines de petites araignées qui restent regroupées jusqu'à ce qu'elles prennent leur indépendance en émettant chacune un fil qui, en augmentant leur prise au vent les fait s'envoler au hasard. Qui n'a jamais vu ces fils se promener dans l'air par beau temps ? On appelle ce type de migration : le ballooning.

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 Araneus quadratus

L'épeire carrée est reconnaissable aux quatre points qu'elle possède sur le dos (non visibles sur cette photo), sa couleur est très variable. Elle ne rentre pas en concurrence avec sa cousine diadematus car sa toile se situe plus près du sol, l'épeire carrée étant spécialisée dans la capture d'insectes sauteurs comme les criquets, ce qui ne l'empêche pas de consommer tout insecte volant faisant du rase-mottes. En fin de saison, elle devient énorme et peu peser le poids d'une dizaine d'abeilles. Au moment de la ponte, elle perd un tiers de son poids.

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 Arianella cucurbitina

Plus discrète, l'épeire concombre se fond dans la végétation grâce à sa couleur qui s'adapte parfaitement à la végétation environnante. les adultes possèdent cependant une tache rougeâtre à la base de l'abdomen qui permet de les identifier avec certitude. Comme les autres épeires, elle est parfaitement inoffensive et fort utile au jardin, limitant par sa présence le nombre d'insectes ravageurs.

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 Argiope bruennichi

Nouvelle venue en 2019, l'argiope frelon (ou épeire fasciée) était commune jusqu'ici au sud de la Loire, je l'ai cependant vue en bord d'étangs ou de cours d'eau. C'est la première fois que j'en vois une en ville. C'est la plus belle de mes araignées, elle est très imposante et très inoffensive malgré son nom inquiétant. Les abeilles qui volent trop bas et qui se prennent dans sa toile ne sont pas du même avis. Sa toile comporte une particularité peu visible sur ce cliché, une sorte de zigzag en haut et en bas de l'axe vertical : le stabilimentum. Comme beaucoup d'araignées, elle pratique le cannibalisme sexuel mais les mâles ne se laissent pas faire et abandonnent une grande partie de leurs organes sexuels lors de l'accouplement histoire de partir plus vite ; cela a aussi l'avantage de gêner l'éventuelle fécondation par d'autres mâles car cette ogresse pratique aussi la polyandrie.

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 Enoplognatha ovata

Le théridion ovoïde est de couleurs et dessins très variables allant du blanc au jaune avec des bandes rouges ou des points aux formes et teintes diverses. Sa forme et les deux anneaux aux tibias avant sont par contre communs à tous. Il chasse près du sol en tissant une toile assez sommaire et se cache dans une feuille qu'il a roulée pour se faire un abri. 

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Steatoda Grossa

La Stéatode domestique ou "fausse veuve noire" est très courante bien que plutôt discrète car elle ne séjourne dans sa toile aux motifs irréguliers que la nuit. Le jour, elle se cache dans un trou à proximité. Le spécimen photographié est d'ailleurs un peu flou car il semblait détester la lumière et se dépêchait de se mettre à l'abri. Anecdote citée dans Ouest France : " La docilité de Steatoda grossa, son innocuité et la ressemblance avec sa cousine veuve noire ont convaincu le réalisateur Sam Raimi de l’engager comme doublure dans le film Spiderman. C'est donc une veuve des villes qui apparaît dans le blockbuster pour conférer ses pouvoirs à l’homme-araignée." 
 
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La Zoropse à pattes épineuses est aussi appelée Tarentule domestique et même Araignée Nosferatu en Allemagne... vaste programme. Le spécimen présenté ici est une femelle, le mâle étant plus petit et plus clair. C'est une chasseuse nocturne (insectes et autres araignées) qui ne fait pas de toile, c'est donc une bonne nettoyeuse qu’on peut garder chez soi. Cette espèce méditerranéenne profite du réchauffement général pour s'installer partout en France. En bonne sudiste, elle préfère les lieux abrités et n'hésite pas à rentrer dans les maisons quand il fait froid. Sa morsure n'est pas dangereuse pour l'homme.
 
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Misumena vatia

Coucou, tu m'as pas vue ! La Thomise variable ou araignée crabe est un as du camouflage, pouvant être blanche, rose, vert pâle avec ou sans dessins. pour les insectes butineurs, elle est très difficile à repérer. Une fois pris dans l'étau de la Thomise, le butineur n'a aucune chance car son baiser venimeux est mortel et il dissout l'intérieur de l'insecte que l'araignée aspire avec volupté comme nous le faisons d'un cocktail pris au soleil :

Bisou !
(Photo prise à Trébeurden)

Rassurez-vous, ses chélicères  sont bien trop fins pour percer la peau humaine...

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Xysticus ulmi

Autre araignée crabe de la famille des Thomises, Xisticus Ulmi présente bien une variation de couleurs mais elle n'a pas les même talents de Misumena vatia en ce qui concerne le camouflage, ce qui ne l'empêche pas de chasser à l'affût et de s'attaquer à des proies parfois deux fois plus grosses qu'elle.

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Pisaura mirabilis

La pisaure admirable femelle peut atteindre une belle taille, c'est une araignée chasseuse au bel appétit, ce qui ne décourage pas le mâle qui, pour ne pas se faire bouloter, apporte une proie préalablement capturée et enrobée de soie à sa dulcinée. Pendant que madame déballe puis consomme son cadeau, le mâle dépose sa semence dans la femelle en utilisant ses pédipalpes, petites pattes qu'il a autour de la bouche, ce qui lui permet de partir vite en cas de danger sans laisser ses bijoux de famille comme cela arrive à l'argiope mâle car la pisaure femelle est aussi cannibale à l'occasion si le repas au restau ne lui a pas suffi. 

En quoi la pisaure est-elle admirable, me direz-vous ? Eh bien parce que c'est une très bonne maman qui tisse un cocon épais autour de ses 100 à 150 oeufs et qui veille admirablement sur sa progéniture en la transportant constamment avec elle, même pour chasser, ce qui est particulièrement épuisant.

Pas touche, c'est mes gamins !

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Carrhotus xanthogramma

Passons maintenant aux araignées sauteuses : la saltique orangée est une petite araignée pourvue d'une vision à 360 degrés qui bondit au moindre mouvement brusque ce qui la rend difficile à photographier de près. Sa capacité de saut lui sert aussi à tomber sur le râble de ses proies. La femelle est de couleur variable alors que le mâle présenté ici est toujours bien noir avec un abdomen orange.

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Heliophanus tribulosus

Bien que de couleur variable, Heliophanus tribulosus présente des joues rougeâtres (vérifiable en agrandissant la photo) et un liseré blanc autour de l'abdomen. Cette petite araignée sauteuse a une excellente vue, ce qui est une caractéristique commune chez les chasseuses alors que les araignées tisseuses de toiles sont bien souvent très myopes.

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Leiobunum rotundum

Passons maintenant aux cousins des araignées : les opilions ou faucheux. Le faucheur arrondi est particulièrement commun dans nos jardins. Ses longues pattes peuvent se détacher du corps en cas de danger mais ne repoussent pas. Il n'a ni venin ni glande à soie, il est omnivore et se nourrit de petits invertébrés vivants ou morts, de végétaux et de jus de certains fruits. 

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Odiellus spinosus

Le faucheur épineux est plus robuste avec un petit côté araignée de mer en miniature. Il possède à l'avant un petit trident caractéristique. Il a ses habitudes dans les jardins et dans les anfractuosités des murs. Chez moi, il se plaît surtout dans la sauge et surtout dans le buis. Espérons qu'il a participé à la presque disparition des pyrales qui se sont faites bien plus discrètes cette année...

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Dicranopalpus ramosus

D'abord documenté au Maroc, le Dicranopalpus ramosus est arrivé dans le sud de la France à la fin des années 60. Depuis 2004, on le trouve en Allemagne. C'est une des nombreuses espèces témoins d'un réchauffement climatique régulier à l'instar de certaines espèces d'insectes que je présenterai dans les billets suivants. La photo prise sur un muret de mon jardin ne rend pas justice à ses pattes qui sont bien plus longues, particulièrement la deuxième paire.
 
Mise à jour du 15 août 2024


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Liens vers les autres billets :

 Coléoptères 1

Coléoptères 2

Coléoptères 3

Lépidoptères 1

Lépidoptères 2

Hyménoptères 1

Hyménoptères 2

Hyménoptères 3

Diptères 1

Diptères 2

Diptères 3

Hémiptères 1

Hémiptères 2

Odonates, Orthoptères, Dermaptères, Neuroptères, Blattidés, Mantidés 

Arachnides





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