samedi 2 juillet 2022

GR 34 2022 : Etapes 4 à 7

 

Etape 4 : 11 juin Tréguier-Buguélès (24,39 km - 341 m D+)

Le temps est bien agréable ce matin... Nous entreprenons la remontée du Jaudy en franchissant d'abord un de ses affluents.


Le GR 34 nous emmène ensuite en pleine campagne où Josette subit l'attaque d'une rhubarbe géante sauvage :


J'ai bien du mal à l'en libérer et à la suite de cet incident, nous décidons de nous rapprocher des rives du fleuve. La chose n'est pas aisée car le GR 34 bat la campagne et prend un malin plaisir à nous faire monter et descendre pour des prunes. Après avoir quelque peu merdoyé, nous décidons de quitter le balisage et d'improviser notre chemin le long du Jaudy.


Après un café pris dans un cabanon à la Roche Jaune, nous continuons tant bien que mal sur la caillasse et parfois dans la vase pour décider enfin de pique-niquer près d'un cimetière marin situé à l'embouchure du fleuve.


Ce n'est qu'en rejoignant le GR que nous rencontrons à nouveau du monde. Nous arrivons au Gouffre de Plougrescant et sa célèbre maison entre les rochers présente sur tous les dépliants touristiques. Le site est magnifique mais pas plus que la suite du chemin qui a l'avantage d'être sauvage et désert. 

En route pour notre gîte situé à Buguélès, nous voyons sur la carte que nous avons environ 3 km de campagne pour le rejoindre et, oh surprise, nous ne quittons jamais la côte. En fait, l'estran est tellement large en ce lieu qu'il est compté comme de la terre ferme sur la carte alors qu'il est sous l'eau au moment où nous passons. Une fois arrivés, nous sommes accueillis par deux retraités de l'Education Nationale qui nous installent dans une petite maison au confort royal munie d'un lave-linge (Alléluia !) et d'un sèche-linge (Hosanna !). Ils nous proposent de nous déposer le soir au restau de la plage de Gouermel situé à deux bornes de là. Trop sympas ! Nous déclinons leur offre de venir nous rechercher après le repas, on est quand même des sportifs... 


La soirée fut douce et insouciante. En plus on a mangé comme des chancres ! Nous serions bien restés  quelques jours dans le coin. En discutant avec nos hôtes, je me suis aperçu que la dame avait fait presque tout sa carrière d'instit dans l'Orne ; de plus, elle avait fait ses études à l'Ecole Normale d'Alençon (ENA) comme moi et Josette. Nous n'avions pu que nous croiser à un moment ou un autre. Le monde est petit.

 Etape 5 : 12 juin Buguélès-Perros Guirec (18,68 km - 380 m D+)

 
Direction Port Blanc par l'estran, fi du GR pour le moment. La marée est basse, le terrain n'est pas vaseux et la perspective infinie. Arrivés dans cette petite perle balnéaire, nous prenons notre deuxième petit déjeuner face à la Sentinelle.


Nous avons peut-être pris un peu notre temps et en approchant de 13 h, nous nous apercevons que nous n'avons pas fait de courses pour le pique-nique. Nous pressons le pas, nous voyant déjà dépérir sur le sentier par manque de vivres. Soudain, coup de bol (alimentaire), nous tombons sur la plage de Trestel pourvue d'une bienvenue baraque à crêpes à côté de laquelle nous nous restaurons avec joie en évitant cependant la bière car il fait chaud et le chemin n'est pas fini.


Par la suite, nous progressons sur l'estran ou le GR tant que nous le pouvons jusqu'à ce que nous arrivions à proximité de Perros Guirec. Plus nous en approchons, plus l'odeur d'algue verte est remplacée par l'odeur de billet vert. Ça sent le riche dans le coin. Le GR 34 se met à s'éloigner du bord de mer pour laisser la place aux belles propriétés. Il nous oblige même à emprunter une route passante sans bas-côté ni visibilité. Bon, si je me fais renverser par une Porsche Cayenne, ça fera plus classe que si c'est une Dacia Duster... Finalement, nous survivons et arrivons à notre hôtel pour pauvres situé à côté d'un rond-point très passant (merci les boules Quiès) à l'entrée de Perros. Douche puis balade pour se repérer un moules-frites (Les béotiens, ils mettent deux s à moules marinière !).
 

Mais avant de manger, nous baguenaudons au soleil puis repérons un troquet genre rock and roll où nous commandons un T-Punch que nous trouvons par ailleurs excellent. Il faut dire qu'il a été préparé à partir d'un rhum caribéen à 55°. Josette en a les yeux qui brillent...
 

 Etape 6 :
13 juin Perros Guirec-Trégastel (16,5 km - 235 m D+)
 
 Il faut traverser tout Perros, le GR n'en fait qu'à sa tête nous entraînant dans des montées et descentes inutiles. A un moment, nous nous trouvons sur une plage située sous une propriété de milliardaire sans issue visible. C'est un pêcheur qui nous indique l'existence du chemin bien caché au fond de la plage sans qu'un signe rouge et blanc ne soit visible.


 Tout ça pour nous retrouver à nouveau en ville ! Nous finissons quand même par sortir de Perros mais pas pour autant de la civilisation car le sentier Perros Ploumanac'h est plus que fréquenté. Vu le peu de monde qui répond à nos "bonjour", nous en déduisons que les Parisiens sont nombreux dans le coin... Heureusement, la nature et belle et généreuse en Bretagne.


Ploumanac'h est certainement le site le plus spectaculaire de la côte de granite rose mais avec nos gros sacs et nos airs de traîne-savates, nos détonnons dans ce lieu hyper fréquenté ; c'est ce qui nous pousse à emprunter des chemins un peu trop casse-cou pour éviter la foule.


Résultat : à un moment on se retrouve à escalader des blocs, ce qui n'est guère aisé avec un sac à dos. Dès que nous le pouvons, nous filons en direction de Trégastel, station plus modeste mais néanmoins très belle avec ses quatre magnifiques plages constellées de granite rose. Nous débarquons à l'Hôtel de la Plage et de la Mer, nom original pour un hôtel situé en front de mer. Après une douche bienvenue, nous paressons sur une terrasse, observant avec amusement un groupe de jeunes qui tentent de sauter de la "tomate", un des rochers de la plage centrale. La jeune fille du groupe grimpe puis saute puis grimpe puis saute... pendant que les trois garçons hésitent, tergiversent et piétinent.

 
Trégastel est vraiment notre village breton préféré et nous savourons notre pique-nique du soir sur la plage de la Grève Blanche face aux îles accessibles seulement à marée basse. Une belle soirée de juin dans la tiédeur des instants étirés par un soleil qui ne veut pas s'en aller; on est bien...


Etape 7 : 14 juin Trégastel-Trébeurden (21,22 Km - 242 m D+)


Toujours difficile de quitter Trégastel. La promenade est agréable et plate jusqu'à la presqu'île de Landrellec. Nous avons décidé de suivre le GR 34 mais de zapper l'Ile Grande dont nous avons déjà fait plusieurs fois le tour. Mais avant l'Ile Grande, le GR nous emmène dans la campagne et se met à nouveau à divaguer : Très peu de chemins et beaucoup trop de route pour ne pas voir grand chose sinon une réserve de gens étrangement habillés se déplaçant avec des cannes en métal. Trop bizarre.

Encore plus bizarre !

Ce GR en roue libre nous emmène de plus en plus loin de la côte tout en ne nous montrant rien d'intéressant. Nous décidons de nous rabattre sur la côte et nous revenons même en arrière pour ce faire. Quatre km pour rien sur six. 
 

 Profitant de la marée basse, nous longeons tant que nous pouvons la route par la grève. Il nous faut bien cependant marcher le long de la départementale vu l'absence de sentier des douaniers dans le coin. A proximité de Trébeurden, nous essayons de passer par le marais du Quellen mais le GR n'est pas de bonne humeur et il nous emmène à rebours de notre but. Nous renonçons à nouveau en faisant demi-tour et nous filons directement vers Trébeurden.
 
 
Trébeurden n'est pas qu'une station balnéaire, c'est une vraie ville avec une vraie vie contrairement à Perros qui sent un peu la naphtaline. Sur place, nous passons un certain temps à la laverie automatique puis nous allons boire une bière à la plage du Tresmeur. Le studio que nous louons est tout près, il se trouve dans un ancien hôtel reconverti en appartements. La propriétaire y a passé toutes ses vacances  avec ses parents et ses trois frères et sœurs. Vu la taille du studio, aller aux toilettes la nuit devait ressembler à un parcours d'obstacles ! Mangeons léger : tomate thon brugnon et un bout de comté trouvés dans une épicerie qui aurait pu servir de décor dans un film se déroulant dans les années 60. Buvons lourd : après la bière, une IPA californienne excellente, nous partons boire une Piña Colada à la plage. Un peu tapés par la journée, nous retournons vers notre appartement ; des familles s'attardent encore sur la plage de Porz Termen. Un papa interpelle ses ados "On rentre ! Y'a école demain !" On ronchonne et on met un T-shirt. Je parie que ces gamins ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'habiter ici.


 



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