vendredi 29 octobre 2010

Il Estoit une Fillette

Clément Janequin
1485-1558


Janequin qui fut, entre autres, curé d'Avrillé près d'Angers prit certainement part à la bataille de Marignan lors de laquelle les valeureux Français poutrèrent les Suisses, inventant par la même occase la recette du petit suisse qu'on écrabouille dans son assiette.

Etait-il là pour donner l'extrême-onction aux pauvres Helvètes ou participait-il à la castagne, on ne le sait pas mais en tout cas, il en fit une chanson "La Bataille" (appelée aussi La Guerre) qui fut un tube en Europe pendant plusieurs dizaines d'années.

Marignan, quinze cent quoi ? 


Une extraordinaire interprétation de la Bataille par The King's Singers :


Même s'il composa pour l'Eglise, Janequin, qui migra ensuite à Paris, se fit connaître surtout par ses chansons (plus de 250) qui le rendirent célèbre dans toute l'Europe. C'est de cette époque que l'on date l'apparition de la chanson française avec ses caractéristiques musicales et thématiques bien particulières.
Je vous propose une des chansons de Janequin "Il estoit une fillette" au thème graveleux bien français où l'on voit que le prêtre Janequin avait une certaine connaissance de la chose...

Il estoit une fillette
Qui vouloit scavoir le jeu d'amours,
Ung jour qu'elle estoit seullette
Je luy en aprins deux ou trois tours,

Apres avoir senty le goust
Elle me dit en soubirant
"Le premier coup me semble lour
Mais la fin me semble friant"

Je luy dis "vous me tentez"
Elle me dit "recommencez"
Je l'empoingne
Je la fringue fort.

Elle crie "ne cessez"
Je luy dis "vous me gastez
Laissez moy, petite garse,
Vous avez grant tort.

Mais quant ce vint a sentir le doulx point
Vous l'eussiez veu mouvoir si doulcement
Que son las cueur luy Tremble fort et poingt
Mais, Dieu mercy, c'estoit ung doulx tourment.

(Ref)

En Bonus, un morceau spécialement dédié au Mustang : "Le chant des oiseaux", chanson employant les onomatopées, technique déjà utilisée par le compositeur dans "La Bataille":

1 commentaire:

  1. La Guerre - Janequin

    Escoutez, tous gentilz Galloys,
    La victoire du noble roy Françoys.

    Et orrez, si bien escoutez,
    Des coups ruez de tous costez.
    Phiffres, soufflez,Frappez.
    Tambours toujours!

    Avanturiers, bons compagnons,
    Ensemble croisez vos bastons,
    Bendez soudain, gentilz Gascons,
    Nobles, sautez dens les arçons,
    La lance au poing hardiz et promptz,
    Comme lyons!
    Haquebutiers, faictes voz sons!
    Armes bouclez, frisques mignons,
    Donnez dedans! Frappez dedans!
    Alarme, alarme.
    Soyez hardiz, en joye mis.

    Chascun s'asaisonne,
    La fleur de lys,
    Fleur de hault pris,
    Y est en personne.

    Suivez Françoys,
    Le roys Françoys,
    Suivez la couronne!

    Sonnez trompetes et clarons,
    Pour resjouyr les compagnons.


    Fan frere le le fan,
    Fan fan feyne,
    Fa ri ra ri ra,
    A l'estandart,
    Tost avan,
    Boutez selle,
    gens d'armes à cheval,
    Frere le le lan.

    Bruyez, tonnez,
    Bombardes et canons,
    Tonnez gros courtaux et faulcons,
    Pour secourir les compaignons.

    Von pa ti pa toc,
    Ta ri ra ri ra ri ra reyne,
    Pon, pon, pon, pon,
    Courage, courage,
    Donnez des horions.

    Chipe, chope, torche, lorgne,
    Pa ti pa toc,
    Tricque, trac zin zin,
    Tue! à mort; serre,
    Courage prenez,
    Frapez, tuez.
    Gentilz gallans, soyez vaillans,
    Frapez dessus, ruez dessus,
    Fers émoluz, chiques dessus,
    Alarme, alarme!

    Ils sont confuz, its sont perduz,
    Ils monstrent les talons.
    Escampe toute frelore,
    La tintelore,
    Ilz sont deffaictz.

    Victoire au noble roy Françoys,
    Escampe toute frelore bigot.

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