Ben oui, l'entraînement, c'est l'entraînement. J'ai décidé de faire une prépa de douze semaines en vue de participer au marathon de Nantes dans l'espoir de rester une fois encore sous la barre des 3h30.
Ce qui est bien avec le sport, c'est qu'il n'y a pas à réfléchir ; vous arrivez du boulot, vous prenez votre plan d'entraînement et vous lisez : jeudi footing 25'+2x5x400m à 95% de VMA et R=3' + 10'récup. Bon, on y va. On est jeudi, non ?
Le terrain est plutôt glissant en ce moment, je vais mettre des pompes qui accrochent : des Inov 8 pourvues de crampons.
Je descends la rue Cazault, rebaptisée rue Casse-Os depuis le début de la vague de froid. La vache, ça pince Monseigneur ! Le Buff sur les oreilles, c'est pas du luxe ! Cette nuit, il a fait moins 13 sur les collines.
La Fuie des Vignes, l'ancienne ferme de l'Hôtel-Dieu. On est à 400 m du centre-ville et pourtant à la campagne.
Chemin des Trois Cheminées puis friche de l'ancienne usine Moulinex ; j'arrive bientôt à la cité où mon épouse se livre au dressage des petits fauves.
Pas grand monde... les gamins du quartier préfèrent la télé à la neige ou quoi ?
Le parc urbain est aussi vide que la cité. Pas d’amoureux transis sur les bancs publics.
Arrivé à la Plaine des Sports, je me rends à l'évidence : pour les séries de 400m, c'est râpé. On ne voit plus la piste.
Il ne me reste plus qu'à me rabattre sur le Mont Daniel, la seule butte du terrain de cross.
C'est pas haut, ça se monte en vingt-cinq secondes et se descend en dix. Ça vous met les poumons en feu et vous donne envie de vomir. L'idéal pour remplacer les séries infaisables sur piste.
Et c'est parti pour deux séries de six montées et descentes à fond la caisse.
Et c'est parti pour deux séries de six montées et descentes à fond la caisse.
C'est dans ces moments de solitude que je me demande parfois si je suis bien net. Tout seul sur un terrain glacé de plusieurs hectares, je grimpe en gémissant une piste enneigée puis je la descends à grandes enjambées, manquant à chaque fois de me vautrer. Je contourne la butte puis je recommence. Ce sont des fractionnés en côte, on les appelle ainsi car il faut n'avoir qu'une fraction de cervelle pour se livrer à des trucs pareils...
Le soleil est couché. En route vers la maison, je retrouve la Fuie des Vignes, l'estomac retourné, l'esprit vidé et les cuisses brûlées par le froid malgré le collant de course. Training is training, rien que du plaisir, je vous dis !
Scènes entièrement tournées en Sibérie Normandie.
On trouve quand même une certaine satisfaction à imaginer que les autres nous prennent pour des fous! :)
RépondreSupprimerBon courage pour la suite de ta préparation. Je suis aussi en prépa pour le marathon de nantes, mais avec un objectif bien moindre que le tien (4h)