jeudi 29 novembre 2012

Courir Entre Deux "O" 2012



Si les nuées viennent obscurcir tes sens,
Si les sanglots te laissent sans défense,
Cours le long des routes, cours dans la forêt,
Sens ton corps gémir, sens ton corps vibrer.
 Il n'est pas temps de déposer les armes ;
  Va plus vite, le vent séchera tes larmes.


Apéritif : Cross court de Gesnes le Gandelin


Des fous, c'est des fous ! Non mais, quelle idée de partir comme une bombe à cet âge ! Ben oui, à part trois juniors, le cross court ne compte que des coureurs de plus de 50 ans ; eh bien, ça ne les empêche pas de partir à 18 à l’heure ces cinglés ! Heureusement, quelques raidillons vont calmer les ardeurs des plus fougueux. 

 Je ne m'attendais pas à briller tout seul dans mon petit débardeur bleu de l'AS enseignants mais, ma foi, l'appétit vient en courant et je termine 9ème sur 50, "grattant" la plupart des places grâce à une meilleure aptitude à grimper et une grosse technique de descente ; merci le trail et les fractionnés.
Tout va bien à part le fait qu'à la fin de la course, un petit c... m'a encouragé en me donnant du "Vas-y Papy !". Non mais, quel insolent foutriquet !

Autre satisfaction, les trois filles du club terminent 3, 6 et 13ème dans leur cross qui compte 60 partantes, plaçant ainsi l'AS enseignants en tête des équipes féminines.
 Cathy Germaine et Ricounette


Plat de résistance : Entre deux "O"


Dix-huit heures et cent kilomètres plus loin, Béa et ma Josette s'apprêtent à partir pour le dix kilomètres de cette jolie course entre l'Orne et l'Odon dans la région de Caen. Il fait beau en cette dominicale matinée et je ne suis plus animé par la mordante humeur d'hier. Je m'apprête à courir un gros semi-marathon en compagnie de la cousine Germaine que j'ai sagement décidé de coacher.


Tels des spermatozoïdes se précipitant vers l'inconnu, nous quittons par un tunnel le stade Hélitas pour aboutir dans la Plaine, située au centre de Caen. Nous avons décidé de suivre nos camarades Cathy, Erick et Katia durant six kilomètres.  


Au bout de 32 minutes, nous démarrons enfin, Germaine a faim et c'est parti pour remonter environ 200 concurrents.


Entre deux "O", c'est aussi entre deux styles de course : route et trail ; et les passages tout terrain sont nombreux et parfois pentus, mettant à rude épreuve le souffle de Germaine que j'encourage constamment en lui indiquant les meilleurs endroits où placer le pied et en la tarabustant en permanence sur le rythme à adopter.


"C'est trop lent, allonge !" l'injonction s'adresse à Germaine mais des concurrentes le prennent pour elles et grognent un peu... Tant pis, nous les passons et continuons notre périple, doublant parfois en descente de manière acrobatique, pestant sotto-voce contre ces Normands de la plaine qui ne savent pas dévaler comme les arpenteurs d'Ecouves.


Cinquante minutes, nous grimpons une longue allée boueuse qui tire un peu sur la mine de la cousine mais les fractionnés du jeudi soir paient et la machine repart aussitôt. Dix bornes en 52 minutes et nous accélérons toujours.


Ultime grimpette avant l'arrivée à la Plaine. Son dénivelé nous ferait bien rire si nous courrions un trail mais, à cette allure, cela sollicite durement le moteur de Germaine que j'encourage à accélérer derechef une fois le sommet passé ; elle obtempère nonobstant sa fatigue. Et voilà qu'elle nous fait une descente à près de 14 à l'heure ... Il reste environ 5 km,  ça va fumer !


 "Ne regarde pas les groupes, ne suis personne ! Double, allez, plus vite, on peut mettre 1h50 !" La machine est poussée au maximum et nous passons plusieurs groupes de gens moins frais que nous. 

C'est dans cette phase euphorique de notre course que nous rencontrons l'équipe des photographes de NCAP, dont notre Mustang qui fera un réjouissant cliché du Lutin et de sa cousine :


A un moment, suivi de Germaine à laquelle je demande de coller au maximum à mon rythme, je double un grand costaud qui emboîte mon pas. Je me dis : "Tiens voilà un gars qui veut se relancer en accrochant d'autres coureurs. Ça, je l'ai souvent fait." Cela ne me dérange pas mais je continue d'accélérer dans le but de dégager une place pour Germaine qui me suit. Arrivée juste derrière le mastard, la cousine se voit opposer une fin de non-recevoir ou plutôt de non-passage ... "Double pas !" lui intime le malabar d'un ton peu amène. Je n'en reviens pas ! Il en faut cependant plus pour impressionner deux membres du petit peuple d'Ecouves et j'encourage Germaine à accélérer. En moins de 300 mètres, le mafflu est distancé et calciné. Il ne nous reste plus qu'à poutrer jusqu'au stade Hélitas.


400 m avant l'arrivée : "Tu la vois la fille devant, tu la passes ; une arrivée, ça se fait avec du panache !" Et nous voilà à débouler à un bon 14 km/h pour finir ce semi-trail dans un chrono plus qu'honorable de 1h50.

Germaine termine 5ème V1 F. Elle n'était pas venue pour un podium, ayant couru un cross la veille. Cette place lui convient parfaitement malgré le fait qu'elle finit à seulement 1'30" du podium.


Dessert : St Aubin sur mer


A deux pas de Caen, bénéficiant de l'hospitalité de nos adorables hôtes Erick et Béa, nous récupérons en marchant sur la plage après un repas modérément arrosé. 

Le Mustang, l'appareil photo au licol, cherche la lumière en flânant sur la grève. Je suis moins bavard qu'à l'accoutumée et je me mets à penser à toutes ces années lors desquelles nous courûmes ensemble l'un contre l'autre, l'un avec l'autre. 




3 commentaires:

  1. Très bel article Thierry !!!!
    bisous
    Gaelle.

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  2. tjoujours aussi agreable a lire avec quelque pointe d'humour comme tjs
    a bientot

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    1. Merci et bravo à Lydie pour son très bon classement à Orgères.

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