mercredi 10 juillet 2019

Tour du Cotentin étapes 5 à 8


Etape 5 : Cherbourg-Omonville la Petite - 16 juin 2019 - 24,7 km

Alors que nous étions sous les nuages depuis notre départ de l'hôtel, au moment où nous passons la limite de l'agglomération cherbourgeoise, le soleil fait son apparition...


A part quelques passages de plage, nous devons bien souvent progresser dans les rues de stations balnéaires. Il faudra environ 12 km pour que nous retrouvions la nature sauvage propre à la région.


Pique-nique à Landemer : le sentier côtier commence ici. Les coureurs de la 1/2 Barjo nous ont précédés de peu, nous allons suivre les traces de la course durant plusieurs jours. 


Sept kilomètres d'un magnifique sentier de trail avec des montées et des descentes continuelles, nous ne croisons bientôt plus de touristes.


 Nous progressons dans une magnifique nature qui me fait bien souvent penser à la Bretagne. Le temps se couvre progressivement, ce qui nous évite de trop souffrir, le dénivelé étant conséquent.


A l'approche d'Omonville la Rogue, nous croisons le "Mur Blanc", un amer construit à la fin du XIXème pour servir de repère à la navigation. 

Havre de Barfouis, Pointe de Jardeheu, nous revenons au niveau de la mer avec parfois de longues progressions sur des langues de galets.



Au milieu de l'Anse St Martin, nous pénétrons dans le pays de la Hague avec ses caractéristiques pâturages cernés de murs en pierre sèche et ses fameux "gratte-cul", sortes de petits menhirs plantés en milieu de champ et destinés au confort des bêtes qui s'y frottent, évitant ainsi qu'elles le fassent le long des murs qui finiraient par s'effondrer.


Pause à Omonville la Petite, magnifique village. Notre visite vespérale sera consacrée à Jacques Prévert dont la tombe se situe à l'entrée du cimetière près de la très jolie église que le poète se gardait bien de fréquenter car, comme il disait, "Dans une église, il y a toujours quelque chose qui cloche".

Etape 6 : Omonville la Petite-Auderville - 17 juin 2019 - 12,8 km

Nous avons décidé de faire le tour du Cap de la Hague en deux jours pour récupérer un peu mais aussi parce que le terrain s'y fait plus rocailleux et nettement plus pentu dans sa deuxième partie.


Premier arrêt à Port Racine, le plus petit port de France. Celui-ci tient son nom de François-Médard Racine, un corsaire du XIXème siècle qui y mouillait son bateau "l'Embuscade" prêt à se jeter sur le moindre navire rosbeef qui passait. 


L'étape est courte et relativement plate mais le sentier se transforme souvent en champ de galets, ce qui rend la progression peu aisée. Arrivés à Goury, nous prenons notre temps avant de rejoindre Auderville qui se trouve deux km plus haut.


Nous sommes enfin arrivés au Cap de la Hague à l'extrémité nord-ouest du Cotentin. Demain, cap vers le sud... 


Le soir, comme nous sommes taquins, nous faisons un nouveau cliché d'un bouquet de gunnera manicata pour l'envoyer à la famille et aux amis en leur expliquant qu'il s'agit de rhubarbe et que sa taille exceptionnelle est due à la proximité de l'usine de retraitement de déchets nucléaires.

La soirée est magnifique, après le restaurant nous descendons à Goury pour sacrifier au rite maintes fois rebattu du coucher de soleil. C'est banal, c'est sentimental mais c'est beau.


Etape 7 : Auderville-Herqueville - 18 juin 2019 - 14,2 km

Deuxième petite étape mais maximum de dénivelé, nous allons passer par le Nez de Jobourg qui culmine à 128 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous allons en prendre plein les yeux. Euh oui, mais pas comme on l'avait prévu...


 Houlà, il fait un peu gris ce matin ! Par prudence, les sacs sont munis de leurs préservatifs orange. Ça gâche un peu la photo.


Mon épouse qui est passionnée de géologie m'explique à nouveau que nous marchons sur des gneiss icartiens vieux de deux milliards d'années... houlà, je fais attention où je mets les pieds.



Le site est fabuleux, les photos le sont moins, la luminosité baissant de plus en plus. Un vent à décorner les aurochs se lève, nous trouvons un inconfortable petit coin à l'abri pour pique-niquer. L'étape est courte et nous avons le temps... Non, finalement nous n'avons pas beaucoup de temps et le repas est vite expédié car il y a des signes qui ne trompent pas :


Krabardaf !!! Une pluie orageuse poussée par un vent furieux se jette sur nous et nous bat comme plâtre. Nous avons beau avoir mis l'équipement anti-pluie, nous sommes giflés, soufflés, foulés au pied par un grain subit et nonobstant peu amène. Les sentiers déjà bien techniques se transforment instantanément en ruisseaux. Vous avez beau être normand, ça surprend !

Ce sont deux serpillières qui se présentent au B&B d'Herqueville. Nos hôtes allument leur cheminée pour que nous y fassions sécher nos chaussures et nous prêtent leur séchoir . Une fois égouttés, nous goûtons enfin la félicité assis à la table d'hôtes face aux huitres, bigorneaux et autres araignées de mer géantes, le tout arrosé de bon vin. L'aventure c'est bien. La bonne chère, c'est pas mal non plus...

Etape 8 : Herqueville-Les Pieux - 19 juin 2019 - 31,5 km


L'étape des brumes. Ce matin, il ne pleut plus et il fait bon mais boudiou que c'est brumeux ! Des hautes falaises d'Herqueville, nous apercevons à peine Flamanville que nous passerons dans la journée.

Le terrain descend vite au niveau de la mer et nous longeons d'abord la mare de Vauville, une réserve ornithologique de deux kilomètres de long qui peut abriter jusqu’à 160 espèces d'oiseaux sur 60 hectares. Pas question de baguenauder, nous restons sur les sentiers tracés pour la tranquillité des animaux.


En enfilade, se trouvent les dunes de Biville autrement plus vastes : 617 hectares sur 10 km de long. Nous partons à l'aventure sur la vaste pelouse dunaire dont on ne voit pas la fin, le paysage fait parfois penser à une steppe d'Asie centrale. On y fait parfois d'étranges rencontres :


Cet EBR Panhard a, semble-t-il été oublié par l'Armée quand elle a quitté l'endroit, alors terrain militaire. 



A 14 heures, la brume s'épaissit de plus en plus. Arrivés à Siouville, nous décidons de quitter le GR pour suivre la plage, histoire d'accélérer le pas. Arrivant sur le port de Diélette, il nous faut contourner l'usine de Flamanville en empruntant un looong détour.


Quand nous retrouvons le chemin côtier à l'Anse de Quédoy, nous en avons plein les bottes ; après cinq kilomètres de montagnes russes il nous faudra encore trois kilomètres de route pour rejoindre les Pieux où se situe l'hôtel. Quand nous arrivons en ville, la brume a tout envahi. Perclus de fatigue, nous passons une soirée en coton.

Demain, nous allons aborder le pays des grands havres qui nous mènera au terme de notre périple. La pluie puis la brume n'ont finalement pas tant perturbé le déroulement des deux dernières étapes et puis, en Normandie comme en Bretagne, il faut prendre la météo avec humour...


A suivre

1 commentaire:

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