L'enfance face à la dureté d'un monde
La guerre d'Espagne est finie depuis plusieurs années et Franco règne sans partage sur le pays. Les derniers maquisards se cachent dans les régions montagneuses poursuivis par l'armée du Caudillo.
Ofelia, une enfant rêveuse à l'âme blessée suit sa mère partie rejoindre son nouveau mari, le capitaine Vidal dont la mission consiste à pourchasser les derniers républicains.
Face à une mère brisée et à un beau-père sanguinaire, l'enfant se réfugie dans l'imaginaire des contes pour oublier la sécheresse du monde alentour.
Effrayée par la brutalité de son époque, Ofelia préfère suivre ce qu'elle prend pour une fée vers un étrange endroit où elle rencontre un faune qui l'introduit dans un monde à la fois merveilleux et très inquiétant qui semble attendre une princesse perdue depuis des siècles et qui, le faune le suppose, pourrait être Ofelia.
Même si Guillermo del Toro est l'auteur de blockbusters (Hellboy 1 & 2), il ne faut pas s'attendre à un film spectaculaire et encore moins à une friandise Hollywoodienne riche en glucose...
L'histoire initiatique de cette petite fille dont l'innocence ne peut s'accommoder de la cruauté du désordre brutal des adultes et qui se réfugie dans le labyrinthe de son imaginaire n'est ni rassurante ni libératrice. C'est un conte dur et beau, cruel et intensément poétique comme la vie.
Je ne conseille pas ce film aux jeunes enfants mais si vous êtes adulte et si le chaos de l'existence vous a transmis la perception de sa tragique beauté, courez acheter ce DVD. Vous serez Ofelia quelques temps; mais... ne la suivez pas jusqu'au bout du labyrinthe.
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