mardi 1 novembre 2011

Un automne en pente douce

Premier Novembre


Il a plu ce matin mais le soleil n’avait pas dit son dernier mot. Encore un jour de lumière à la douceur d'exil, pareil à ces souvenirs que l'on sait morts mais qui vous réchauffent pourtant le cœur.


L'ipomée, en son sein, semble avoir gardé l'été qui nous a si cruellement manqué et elle nous le restitue maladroitement dans une lumière à la froideur irréelle.


Le cœur des fleurs... un mystère qui m'a fasciné depuis ma toute petite enfance et qui ne cesse de bruire de promesses féminines. Ainsi, cette capucine devient pour un instant un voyage, une rencontre.


Les fuchsias, dans ce jardin orienté au nord, sont les dernières plantes à fleurir abondamment, clochettes sanguines aux entrailles épiscopales.


Souvenir de ces vacances de sable bordées d'infini vert, j'ai gardé un arbousier qui, non content de s'adapter au septentrion, s'est mis à prospérer fier et luxuriant. Cette année, pour me signifier sa mâle vigueur, il s'est couvert de fruits écarlates auxquels je ne touche guère, préférant laisser ces pointes de gaîté orner ce petit arbre à l'insolente santé.


Mes amies araignées se sont fait discrètes depuis quelques jours et les hyménoptères survivants se sont calfeutrés tout comme les coccinelles que je dérange encore en taillant mes arbustes. Seuls quelques rustiques diptères m'observent encore comme cet éristale à la dégaine d'abeille...


 ... ou ce petit syrphe qui se désaltère sur cette fleur de millepertuis, astre miniature couvert de rosée vespérale.

Seize heures,  l'obliquité des rayons qui donne cette si belle lumière a l'ombre pour contrepartie. Il est temps que le voleur de couleurs réintègre son illusoire abri. L'automne est là.


 

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