Voici un film qui va réconcilier les amateurs d'Alain Robbe-Grillet et de George Romero, le premier d'une longue série de films mettant en scène un nouveau parangon de la terreur : le pneu psychopathe.
Robert est un pneu abandonné qui prend conscience de son existence au beau milieu du désert de l'ouest américain. Après avoir expérimenté son pouvoir de nuisance en écrasant une bouteille d'eau minérale et des petits animaux, Robert va découvrir qu'il est doté d'un terrifiant pouvoir télékinétique qui lui permet de faire exploser la tête de ses victimes à distance.
Ça va péter, Roger Rabbit !
Objet culturel non-identifié, "Rubber" suit pourtant les canons du "Serial Killer Movie" en mettant en scène la poursuite entre la police et un pneu qui devient de plus en plus violent au fur et à mesure qu'il découvre le traitement imposé à ses congénères (poignante scène de Robert découvrant une casse dans laquelle on brûle un tas de pneus usagés).
Robert versus Police : qui va s'éclater ?
Tourné en anglais par Quentin Dupieux (Mr Oizo), ce film totalement déjanté nous entraîne dans l'Amérique du "No Reason" où les spectateurs suivent le déroulement de l'action avec des jumelles pendant que l'équipe de production tente de les empoisonner pour éviter que le spectacle ne dure trop longtemps et ne devienne ennuyeux.
Nouveau concept : quand les spectateurs sont morts, le film s'arrête.
Ce film de pneu qui laissera des traces réussit le tour de force d'allier le nonsense de Monty Python, le fantastique de John Carpenter et le sens de la narration de Marguerite Duras. On y voit un pneu s’abreuver à une flaque d'eau tel un grand fauve, regarder des documentaires animaliers à la télé et mater une belle brune sous la douche (on n'est pas loin d'Hitchcock à ce moment).
Je ne vous révèlerai pas la fin du film, véritable clou du spectacle, histoire de ne pas dégonfler l'intrigue ; en revanche je puis vous dire qu'après avoir visionné cette singulière œuvre visuelle de Quentin Dupieux, qui ne fait pourtant pas le lit de la critique, je ne regarderai plus les roues de bagnoles avec le même œil, que ce soit sur la terre ou dans l'essieu.
Drôle d'histoire !
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