vendredi 7 mars 2014

Une moule qui sent le poisson

La moule d'eau douce


Pas vraiment un sex-symbol, l'animal ... Contrairement à sa cousine marine, la moule d'eau douce n'a pas la frite car elle ne vit pas en colonie sur des rochers mais seule au fond des rivières où elle se livre avec application à sa tâche de filtration de l'eau (50L par jour).


A l'instar des huîtres, certaines moules d'eau douce comme la mulette produisent parfois des perles (une pour mille) mais ce qui est remarquable, c'est que certains individus peuvent vivre plus d'un siècle et mesurer une bonne trentaine de centimètres de long.

La sexualité de la moule d'eau douce est cependant d'une tristesse infinie.  Le mâle se contente de lâcher ses spermatozoïdes au gré du courant, ce qui n'est pas facile quand on n'a pas de main pour accélérer le processus ; quant à la femelle, elle doit se fier au hasard pour avoir la chance de se trouver sur le passage d'un flux de gamètes mâles et, si l'affaire est faite, elle stocke ses œufs fécondés dans une poche appelée marsupium.

Après éclosion, la galère ne fait cependant que commencer pour la future petite moule appelée à ce moment glochidium car elle est incapable de vivre de manière autonome et doit trouver un hôte pour y passer son stade larvaire. En général, il s'agit d'un poisson auquel elle se fixe grâce à des petits crochets dont la plupart des espèces sont pourvues. Une fois accrochée au poisson, la larve va se déplacer jusqu'aux branchies pour s'y fixer.

Glochidium de Moule Cygne : On est dans Alien !
Docu Wikipédia

Mais voilà, dans le cas de la lampsilis perovalis, les bébés ressemblent bêtement à des moules microscopiques, sans crochets permettant de faire de la varappe sur les poissons. Cependant, Maman a trouvé une parade : elle garde ses bébés après éclosion dans son marsupium auquel des milliers d'années d'évolution a donné la forme d'un petit poisson histoire d'en attirer de plus gros.



Leurré par le marsupium agité par des spasmes, le bon gros ballot de poiscaille s'approche et cherche à gober sa prétendue proie et c'est à ce moment que la moule lui balance la dernière génération dans les branchies où les bébés vont se réfugier et se nourrir en attendant de quitter leur hôte à un âge plus avancé. Le poisson, ça va le gratter un moment ...

Branchies infectées par des glochidia (c'est au pluriel)


Une petite vidéo de l'attrape-nigaud :

Musique : Edgar Froese

Renseignements et docus tirés en partie du site du FMCS.



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