Deux heures de cueillette sur les pentes du Petit Vignage en Ecouves lors d'un après-midi d'août à la météo indécise. Un été aux couleurs de septembre, une humide douceur qui me pousse plus à glander qu'à glaner. J'entends le chant cryptogamique des carpophores et du mycélium, je pénètre un autre monde et la nature m'y cause...
Surgissant impudique de l'humus nourricier
Il s'empare de la terre qu'il déflore de son pied
Quelques heures, quelques jours, son chant est éphémère
Apparaît, disparaît, sans un bruit, sans colère
Si petit, si fragile, ce conquérant secret
Cache, démon subreptice, de titanesques projets
Il éclot, nous étonne, sans tambour ni trompette
Envahit et s’immisce tout dévore puis rejette
Dans le sol, tu le sais, son empire s'étend
Ne laissant en surface que leurres et faux-semblants
Sa beauté, ses couleurs le rendent aux yeux aimable
Mais tu sais, mais je sais de quoi il est capable
Il fascine, il repousse, polymorphe empereur
Il nourrit, il détruit, insaisissable acteur
De nos bois, de nos peaux, éternel compagnon
Mycélium sporadique... il n'est que champignon.
Trop rêveur, le Lutin rentra bredouille mais il eut quand même droit à une fricassée de chanterelles cueillies par sa Josette, le lendemain midi.
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