mardi 29 octobre 2019

Cross FSGT de Rânes 2019

Le cross FSGT avec son classement seulement en fin de saison, c'est un peu une réunion d'amis qui, une fois sur le terrain, se comportent parfois comme des voyous, coupant les virages aux camarades et se battant jusqu'au bout pour une place remise en jeu deux semaines après. Avec l'âge, certains acquièrent cependant un peu de sagesse et courent avant tout pour la beauté du sport. Ce n'est pas mon cas.

Deux semaines après avoir couru les 100 km de Millau, je me suis aligné pour la première épreuve de ma cinquième année de cross en catégorie V3 sur l'hippodrome de Rânes dans le centre de l'Orne.

Tout avait commencé normalement avec la photo de famille sur laquelle on voit bien que les gens se méfient quand même un peu de moi (en bleu en bas au centre) :

Photo Philippe Léveillé

Puis j'avais assisté au cross des jeunes et des filles :

Cross lors duquel je n'ai pas manqué d'encourager Sandrine qui avait couru à Millau avec moi quinze jours auparavant :


Mon cross avait bien commencé, il s'agit du cross court : 5000 mètres réservés aux 17 V2 (+de 50) et aux 35 V3 (+60) dont je fais partie plus 3 V4 (+70). J'avais pris un départ prudent eu égard aux cent bornes encore fraîchement courues. Plutôt en forme, j'avais commencé à doubler quelques concurrents dans les quelques petites descentes. C'est connu, j'ai toujours eu une bonne descente...

Et puis ça c'est gâté dans le deuxième tour : m'apercevant que je grattais graduellement Lucien, né en 56 comme moi et qui m'avait précédé toute la saison suivante, je me mis à courir de plus en plus agressivement. Le Lucien était à ma portée, je sais lire une foulée, et j'attendis le signe d'une petite faiblesse pour doubler mon camarade, le saluant poliment et le piétinant mentalement. On ne se refait pas.

Une fois Lucien passé à la trappe dans les 500 derniers mètres, je me suis légèrement relâché, pensant le boulot effectué. C'est à ce moment que le maillot vert de Marc m'est passé devant. Marc, du club de Condé, est un grand coureur à la longue carrière ; à 68 ans, il est toujours redoutable mais je ne l'attendais pas à ce stade du cross... Mon sang, mais c'est bien sûr, n'a fait qu'un tour et, malgré toute l'admiration que j'ai pour Marc, j'ai lâché la rampe.

Le blaireau furieux qui ne sommeille  en moi que d'un œil torve est sorti de son apparente hibernation à la faveur d'une décharge subite de testostérone qui me transforma bien vite en une bête dépourvue de morale et de modération à l'instar de la hyène défendant son bout de barbaque crevée les mâchoires serrées et le poil hirsute. J'attaquai donc comme un possédé, c'est à croire que Satan m'habite !

Photo Thierry Bedouet

Grognant comme une fouine en rut, je suis passé de 12 à 17 km/h et j'ai promptement passé mon  Marc hilare. Une fois que je me suis fait Condé, je me suis dit que, pendant qu'on y est, je me mangerais bien du V2 en la personne de Jean-Jacques qui me précédait de quelques mètres. Cependant, le barouf généré par mes efforts bestiaux fit se dresser le membre orange du club des Coureurs Près Sées. L'alerte était donnée.

 Photo Thierry Bedouet

Ne sachant ce qui lui arrivait par derrière et craignant subir les derniers outrages, Jean-Jacques résista à l'assaut et fila vers l'arrivée sans demander son reste.

Une fois la ligne franchie, moi et Marc nous sommes bien marrés et congratulés avant d'aller boire le vin chaud. J'ai ensuite enfilé deux bières en compagnie de Sandrine puis j'ai repris le chemin d'Alençon.

 ******

Au niveau sportif, je peux dire que tous les signaux sont au vert ; le bon classement (3ème V3) au 17 km du trail de la Roche d'Oëtre  couru le lendemain matin le confirme. 

Au niveau mental, le bilan est plus mitigé ; j'ai l'impression que j'ai encore raté une marche en ce qui concerne la sérénité et le fairplay qui devraient être l'apanage de la maturité. Tant pis, après tout je me suis bien amusé...


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