Enfant, j'ai toujours préféré la version Perrault du Petit Chaperon Rouge dans laquelle cette gourdasse (il n'y a pas d'autre mot) se fait boulotter par le Loup plutôt que les versions édulcorées qui présentent un sauvetage aussi improbable que débile.
Précocement conscient du chaos que constituait l'univers qui m'entourait, je suis devenu très tôt amateur de films d'horreur et de fantastique qui me semblaient plus proches de la réalité du monde tel que je le ressentais que des guimauves délavées servies par Disney et consorts.
Bien sûr, la censure aidant, les films tels que Dracula de Tod Browning (1931) ou La Nuit du Loup-Garou de Terence Fischer (1961) ne faisaient pas vraiment peur. Cependant, je découvrais de vrais chefs-d'oeuvre comme La Fiancée de Frankenstein de James Whale (1935) dont certaines scènes m'ont ému jusqu'au fond de la moelle des os, siège comme chacun le sait de la production de l'hémoglobine.
Les choses se sont arrangées à partir de la fin des années 70 quand la censure se ramollit et l'on put voir quelques films bien angoissants dont Alien de Ridley Scott (1979) qui nous plongea dans l'univers esthétique du peintre Giger.
Depuis, des choses de qualité variable sont apparues sur les écrans : cela va de la petite perle (Freddy sort de la nuit de Wes Craven) à la grosse bouse (une grande partie de la production).
Et puis voilà qu'en 2005, le britannique Neil Marshall sort The Descent dont voici le synopsis :
Six jeunes femmes aventurières décident d'explorer de vieilles grottes dans les montagnes Appalaches aux États-Unis. Finalement, l'expédition tourne au cauchemar lorsqu' une partie de la grotte s'effondre et que les filles sont prisonnières des étroites galeries. Elles constatent alors rapidement qu'elles ne sont pas seules ...
La spéléo, ce n'est pas pour les claustros !
Attention : Chef-d'oeuvre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été réveillé ainsi par un film.
Je ne vais pas vous le raconter mais sachez qu'il commence par un accident de voiture filmé avec une efficacité redoutable. Le réveil est brutal pour l'héroïne.
Tout part de là. Pour renouer avec la vie, Sarah va , un an plus tard, organiser avec ses amies une première dans un gouffre des Appalaches.
Evidemment, ça ne va pas se passer trop bien...
Pourquoi j'aime ce film
D'abord parce que je suis un fervent admirateur de la gent féminine et que le film n'est joué que par des femmes pourvues de la qualité que j'admire le plus chez elles : la force.
On voit bien que ce ne sont pas des mauviettes.
En plus, elles sont carrément belles, ça ne gâche pas.
Lors de cette tragique aventure, Sarah va découvrir son passé et se découvrir elle-même quitte à perdre le vernis d'humanité qu'elle pensait posséder.
Une des scènes fortes lors de laquelle Sarah achève une de ses amies
pour lui éviter un sort encore plus cruel.
Sarah va subir une lente transformation qui va faire d'elle un être brut et naturel qui sera mené par l'instinct de conservation et les pulsions animales propres à chacun, tout en restant une femme blessée dans sa chair et dans son âme, ce qui ne la rendra que plus dangereuse.
Une femme, une mère, une vraie...
Evitant la conclusion bêtasse, Neil Marshall assène une fin surprenante, dernier coup de massue d'un film maîtrisé jusqu'au bout.
The Descent a reçu de nombreuses récompenses et prix, même Télérama a aimé, c'est dire !
Précipitez-vous pour acheter le DVD, en plus il n'est pas cher, vous ne le regretterez pas !
Pour terminer, voici la bande annonce du film :
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