mercredi 15 septembre 2010

Trail d'Ecouves 2007

Le Lutin s’est encore vautré


Cette fois-ci, ça va poutrer ! J’ai tout prévu :
-         J’ai bouffé de la nouille toute la semaine sur les conseils de Mustang.
-         J’ai prévu les comprimés de sel et les bonbons Haribo dans mon équipement.
-         Je me suis payé une révision chez l’ostéo.
-         J’ai soigneusement étudié la liste musicale à mettre dans mon Ipod.
-         J’ai même évité de boire de l’alcool à la pasta de la veille chez Mustang .

Pas de raison que ça foire, ça va poutrer je vous dis !

7h45 : Toute la bande est là, je fais la bise aux filles et à Runner14 qu’on vient de me présenter. Je sors deux ou trois énormités histoire de ne pas faillir à ma réputation. Zabou me prend en photo enlacé avec le GGO. Ce cliché-là, je le mettrai dans mon album personnel :

GGO, c'est le Grand Géant Orange. 

Nous sommes une grosse centaine à prendre le départ du premier trail de la journée, 61 km de forêt dans le massif d’Ecouves au mieux de sa forme en ce début juin.

8h00 : C’est parti ! Nous faisons un tour d’honneur avant de nous enfoncer dans le chemin qui m’est si familier. Je cours ici chaque dimanche. Je connais chaque racine, chaque pierre. Je suis dans ma cour de récré.

Raymond, Loulou et Chaton démarrent comme s’ils couraient un semi. Ce sont des pointures, normal !
Au bout de deux kilomètres, Mustang me passe à pleine vitesse. Cela ne lui ressemble pas. Il est d’habitude plus circonspect et attend que je sois déjà un peu entamé pour me doubler en sifflotant.
Je me cale sur le rythme de Sylvie, notre championne locale. Tout va très bien. Quelques descentes plus tard, je me retrouve seul à courir au milieu des brandes fleuries. Je rentre à nouveau dans la forêt. Sylvie me rattrape. Je me fais héler par Christian le coach qui nous suit épisodiquement en vélo :
«-   Nom de … , marche dans le côtes Lutin ! Tu vas le payer dans une heure !
-         Tu sais bien que je n’aime pas marcher !
-          Tu verras ! »

Je fais 25 bornes d’enfer puis Sylvie me distance. Je la laisse partir. J’ai un peu de fatigue dans les jambes mais ça va toujours très bien.
Dix kilomètres de plus et je sens confusément que je vais nettement moins vite. Pour tout dire, je ne peux plus descendre à pleine vitesse car les jambes commencent à me faire mal. Heureusement que les copains ne me voient pas descendre en couinant comme si j’avais des clous dans le short !

Je reconnais la route qui mène au Verdier, je vais pouvoir profiter de l’innovation que l’on doit au Mustang : le fameux mur d’escalade. Le genre de truc très beau mais bien cassant pour le gars qui commence à avoir des crampes.
Effectivement, ça fait très mal ! En bas, j’avais les jambes en bois de peuplier, maintenant, c’est du chêne. Vincent vient de me passer. Comme Mireille, il prépare la Diagonale des fous. Il me propose de le suivre, je décline l’offre. Je vais trottiner jusqu’au ravito situé environ 1,5 km plus loin.

Ouf ! Le Chêne au Verdier :  km 40. Je réclame un massage à hauts cris avant même de me désaltérer. Une aimable dame me masse les deux jambes. Je perds bien dix minutes mais je m’en fiche … Pendant ce temps, tout le monde arrive : Mireille et Simone les deux championnes V2, Allain le sage de la course à pied, celui qui nous a montré la voie du trail, Joël le parisien qui restera toujours Alençonnais pour la presse locale.
J’apprends avec surprise que Chaton a abandonné. Vidé, comme je l’étais à Guerlédan l’année passée : plus de carburant.

Je repars en essayant de suivre Allain et là, ça coince tout de suite. Le massage n’a servi à rien, j’ai les pistons qui grippent.
Le cauchemar commence. La descente vers les étangs de Fontenai se fait en marchant, je ne supporte plus le moindre dénivelé. Arrivé en bas, je m’allonge sur le sol pour me reposer les jambes. Les coureurs médusés passent en me proposant leur aide que je décline en plaisantant : « Merci, je fais la sieste. » Je crois que, même mort, je raconterai encore des âneries.
A ma grande surprise, je vois arriver Emmanuel que j'avais rattrapé calciné au 15ème km. Ce gars, c'est un vrai canard, même décapité, il courrait toujours !
Il faut repartir. Avant, je trempe mes jambes dans l’étang. Le froid me fait du bien mais je ne peux toujours pas trottiner. Je monte, je monte et je couine.
Arrivé au km 47, je sais qu’à la vitesse où je progresse, il me faudra plus de 10h pour boucler le parcours. Des signaleurs sont là, ils m’attendent car Annick que j’ai vue aux étangs les a avertis qu’un Lutin en perdition était en train de ramper vers eux.
Tant pis, je jette l’éponge. Un brave monsieur me ramène à Radon où j’assiste à l’arrivée des copains trop fatigués pour me dauber comme je le mérite.
Profil bas, le Lutin. Même pas la queue entre les pattes, elle aussi s’est barrée je ne sais où.
Ma Josette me récupère et me met sous la douche.

Je retourne sur la ligne où j’assiste à l’arrivée de tous les amis trailers. J’ai toujours du mal à rester debout.
Je vois Jean-Marie, le patron du journal local. Lui, il a fini alors qu’il s’est mangé les 109 bornes du Ventoux il y a trois semaines. Va-t-il faire allusion au Waterloo du Lutin dans le numéro de mardi ?

Quelques verres de champagne et une bière plus tard, je me sens mieux. Je vois les amis défiler sur le podium : Sylvain, Loulou, Mustang, Simone, Mireille, Sylvie …
Et là, j’oublie mes jambes, je suis heureux de les voir là.

L’année prochaine, je … Euh, on en parlera plus tard.


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