Saint Georges le Gaultier
Situé à 24 km de chez moi, ce village sarthois de 500 habitants possède une curiosité unique dans la région : un viaduc de 45 mètres de haut (la taille du Pont du Gard à 3 mètres près) qui ne débouche sur aucune voie.
Construit en 1912, cet ouvrage d'art enjambant la vallée de la Vaudelle devait faire partie d'une ligne de tramway reliant Alençon au Mans. Malheureusement, un léger différend entre notre pays et l'Allemagne devait interrompre les travaux pendant quelques temps et, en 1918, notre pays ne fut plus en mesure de financer les travaux. L'argent fut beaucoup mieux employé dans la construction de la Ligne Maginot débutée en 1920 qui connut l'efficacité que l'on sait.
En dehors de son activité culturelle trépidante et du seul site de saut à l'élastique de la région (le viaduc, bien sûr), Saint Georges connaît maintenant une nouvelle corde sportive à son arc : les Foulées de la vallée de la Vaudelle dont c'était la première édition ce samedi 11 août. Je me devais d'y être et j'ai eu l'idée d'y emmener le Mario.
Ce mois-ci, je débute un nouveau cycle de coaching en vue du marathon des Ecluses (Mayenne-Laval) et c'est Mario qui déguste. Contrairement à mes victimes habituelles, le Mario est loin d'être un débutant et il compte de nombreuses courses à son actif dont plusieurs 100 km ainsi que le Marathon des Sables. Il a fait appel à moi pour retrouver la pêche après une année de méforme.
Je me suis dit qu'après deux séances plutôt difficiles mardi et jeudi, un petit trail bien pentu serait une bonne idée avant la sortie longue prévue pour le dimanche.
Les organisateurs nous ont gâtés : sur les 10,3 km du parcours, 60 % sont constitués de chemins et quand ça ne descend pas brutalement, ça monte violemment. En plus, il fait une chaleur à ne pas mettre un Normand dehors.
Nous sommes 102 sur la ligne de départ ; je fais un rapide tour d'horizon et je m'aperçois que la course a surtout attiré des solides, membres des différents clubs du Nord-Sarthe, Nord-Mayenne et Sud-Orne. Les plus méchants des V2, ma catégorie, sont là. Je vais encore faire un classement de crotte...
Un p'tit tour de village et puis les montagnes russes commencent. Pour sûr que ça descend et je me fais les deux premiers kilomètres en huit minutes mais comme on dit chez moi "Quand ça descend comme ça, c'est que ça va pas tarder à remonter !"
Boudiou, après un tour d'étang, les festivités débutent et au troisième kilo, je me retrouve à 6 à l'heure. Il fait très chaud et je sens bien que je ne suis pas loin de l'ébullition. Heureusement, en dehors du ravito du 6ème kilomètre, l'organisation a prévu deux bacs d'eau dans lesquels je trempe ma casquette en passant histoire de me refroidir la cafetière. C'est probablement ce qui va me permettre de poursuivre sans casse.
Déjà deux grosses côtes avalées et on arrive enfin au site de la Vaudelle. Malgré la chaleur et la fatigue, j'apprécie à nouveau la beauté estivale des chemins où l'ombre bienfaisante le dispute à l'ardeur du soleil triomphant.
Trois minutes pour faire trois cents mètres, je mets un point d'honneur à ne pas marcher mais qu'elle est dure cette grimpette ! Je débouche enfin sur le tablier du viaduc où ma Josette et mon Mustang attendent les coureurs l'appareil photo à la main.
J'ai les semelles qui collent un peu au plancher à ce moment mais je sais que je vais me refaire dans une descente poutrante comme j'en ai l'habitude pour finir par repasser sous le viaduc avant de monter enfin vers le village.
Ce que je ne sais pas à ce moment, c'est qu'à moins de trente mètres derrière, il y a le Titi61 qui se tire sur les tripes pour me rattraper. En plus d'avoir mon prénom, ce récent V1 a eu l'impudence de me battre de deux minutes au Trail des Intrépides.
Lors de mon récit de ce malheureux événement, j'avais noté : "Malgré ses encouragements, je ne le suis pas, un peu poutré que je suis
et n'ayant pas la fibre killeuse en ce beau matin gris et paisible.
Titi, j't'aurai plus tard !"
Le Titi, je ne sais pas où il se trouve mais je garde à l'esprit le fait qu'il n'est certainement pas loin et c'est pourquoi je me force à ne jamais marcher malgré une dernière côte à cracher du mou avant d'arriver au village.
Pendant ce temps, mon Mario suit mes instructions en adoptant un rythme devant l'amener à ne pas faire moins d'une heure aux dix kilomètres.
Après la quatrième et dernière montée, je termine 47/100 en 52'40" en ayant la satisfaction de constater que je ne suis précédé que par deux concurrents plus âgés que moi. Autre satisfaction, je vois Titi arriver 13 secondes derrière moi. L'affront a été lavé dans la sueur ! Vieux power forever !
Nan, c'est pô du gras, c'est mon short qui serre trop !
Merci à ma Josette et à mon Mustang pour les photos
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