Une fois n'est pas coutume, le Lutin parle de chanson française avec l'album "Champagne pour tout le monde," de Jacques Higelin sorti en 1979. Tout le monde connaît ce grand succès mérité et déjanté de ce poète de la transgression. Rarement le Français a pétillé à ce point, débarrassé des scories lourdement sentimentales ou moralistes dont il est fréquemment affligé dans l'Art trop souvent mineur qu'est la chanson.
Le propre des véritables œuvres d'Art est de traverser les années sans subir d'obsolescence et c'est le cas de "Champagne", premier titre de l'album qui vient d'être utilisé par les jeunes étudiants de l'Institut de l'Internet et du Multimédia de Paris-La Défense qui ont travaillé à cette superbe adaptation graphique digne de Tim Burton que je vous laisse découvrir :
La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse.
Saisi d'une sainte frousse,
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses.
Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers, courez au cimetière.
Prévenez de ma part mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages.
Voici mon message :
Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire.
Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets
Effraient mes grands carnassiers.
Une muse un peu dodue me dit d'un air entendu : " Vous auriez pu vous raser. "
Comme je lui fais remarquer deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate,
Elle me lance un œil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates.
Vampires éblouis par de lubriques vestales,
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries,
Infernal (z) appétit de frénésies bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie.
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse.
Saisi d'une sainte frousse,
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses.
Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers, courez au cimetière.
Prévenez de ma part mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages.
Voici mon message :
Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire.
Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets
Effraient mes grands carnassiers.
Une muse un peu dodue me dit d'un air entendu : " Vous auriez pu vous raser. "
Comme je lui fais remarquer deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate,
Elle me lance un œil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates.
Vampires éblouis par de lubriques vestales,
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries,
Infernal (z) appétit de frénésies bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie.
Envoi :
Satyres joufflus, boucs émissaires, gargouilles émues, fières gorgones,
Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne.
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition,
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession,
S'il ne laissait, malicieux,
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons,
Disant d'un ton pathétique
"Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent grief de leur peine
Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne.
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition,
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession,
S'il ne laissait, malicieux,
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons,
Disant d'un ton pathétique
"Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent grief de leur peine
À ceux qu'ils ont élus,
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes."
Oh, dédain suprême.
Mais, déjà, le ciel blanchit.
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu.
Cocher, lugubre et bossu,
Déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail
Et me cherchez sans retard,
L'ami qui soigne et guérit
La folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi :
Champagne...
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes."
Oh, dédain suprême.
Mais, déjà, le ciel blanchit.
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu.
Cocher, lugubre et bossu,
Déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail
Et me cherchez sans retard,
L'ami qui soigne et guérit
La folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi :
Champagne...
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