jeudi 19 mars 2020

Coronavirun

Pas aisé de se conformer aux instructions officielles quand on a eu 12 ans en 1968...  Il faut dire qu'avec ses neuf cas d'infection (zéro décès) pour 280 000 habitants, l'Orne fait figure de désert covid et c'est tant mieux. Cela dit, par respect d'autrui et par civisme, j'ai fait violence à l'ado rebelle qui sommeille toujours en moi et j'ai respecté tant que faire se peut les consignes de confinement.

Il faut dire que j'ai une maman de 92 ans à la santé incertaine dont je m'occupe régulièrement. Prendre le plus petit risque de lui amener le moindre virus serait de la folie. Donc, à plus tard Maman, on va s'envoyer des SMS. Il y a aussi mes amours de petites-filles que je ne puis voir pour le moment. Ça ce n'est pas drôle ! 

Pour le moment, il est autorisé de courir à proximité de chez soi. Là, mon expérience de hamster va me servir. Ayant participé aux 24h de la No Finish Line Paris quatre fois (107 km, 101 km, 101km, 128 km) sur le Champ de Mars, mon cerveau est déjà accoutumé à tourner en circuit court et puis circuit court, ça fait moderne et écolo. 

Mon quartier populaire de Courteille est suffisamment vaste et aéré pour qu'on ne se sente pas oppressé. Je descends l'avenue jusqu'à la rivière, huit cents mètres. Rue d'Echauffour : je longe la Sarthe jusqu'à la Fuie des Vignes, zone champêtre et inondable à quelques centaines de mètres du centre ville. Pas grand monde à part les quelques personnes qui vont encore au boulot en automobile. Je croise une maman qui fait son jogging sur la piste cyclable avec sa petite fille en vélo. Je la vois donner des instructions à son enfant. Je m'écarte ostensiblement pour que la maman ne s'effarouche pas. Elle me sourit, on se salue. Le cimetière Notre-Dame où mon frère accompagné de son fils et mon père se font face. Non loin se trouve la maison funéraire. Un enterrement en petit comité se prépare. Encore deux cents mètres et ce sont les pompes funèbres, une vieille entreprise d'Alençon dont les vieux natifs comme moi se remémorent encore l'ancienne enseigne "Pompes funèbres Bouillon anciennement Mordefroy" ça ne s'invente pas...

Je remonte par la rue de La Billardière du nom de Jacques Julien Houtou de La Billardière le célèbre botaniste qui a donné son nom à l'Atraphaxis billardieri. Dans cette rue, se trouve la maison où vécut le non moins célèbre maréchal et intrépide Lyautey dont on disait que c'était un homme qui avait des c....... au c.. mais que ce n'était pas toujours les siennes. 

Voilà, je tourne rue Cazault et passe le pont de Courteille. Je suis chez moi : 3,5 km et toujours à 1km max de chez moi. Il fait soleil et les rues sont quasi désertes, on repart pour un tour puis un autre. Au total 10,5 km en 56 min.

Ce n'est pas la magnifique forêt d'Ecouves mais c'est supportable. En accomplissant cela sept jours sur sept, je crois que ça va le faire...

Et puis, il fait beau. Cet après-midi on va jardiner.




1 commentaire:

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