Un trail qui ne manque pas de souffle !
Le Mustang, découvreur de trails devant l'Eternel m'a tanné depuis un an pour que je participe au Trail du Bout du Monde. Il ne fallait pas trop me pousser pour que j'y aille car comme tout honnête Normand, je suis un amoureux de la Belle Bretagne, pays de mes cousins korrigans et de l'accueil chaleureux.
Ce premier week-end de juillet, contrairement à notre séjour récent à Belle-Ile, le climat avait un je ne sais quoi de ...breton. La météo était...vivifiante quoi.
Pour résumer, il faisait un vent à...
Passons sur les randonnées en polaire, passons sur la merveilleuse nature bretonne, passons sur le festival de blagues nulles du Lutin et allons directement au but : Le Trail.
D'abord, soulignons la légendaire générosité des Bretons qui nous ont offert un trail de 39,5 km alors que nous n'avions payé que pour 32 km. Merci les gars, je n'en demandais pas tant ! Moi qui commence à chauffer à partir de 25 bornes, j'étais ravi !
Plantons le décor : un vélodrome à Plouzané, à côté de Brest.
Des Kikous se rassemblent entre deux averses : Zabou, Le GGO, Le Lutin d'Ecouves, Mustang, Riah50.
Après avoir fait semblant d'écouter mes blagues vaseuses, le GGO propose un échauffement. Soit ! Et c'est parti ! Au bout de trente secondes, un grain nous tombe dessus à bras raccourcis : j'effectue un tour de piste à quinze à l'heure pour me réfugier dans un local bondé de trailers humides. Finalement, on va boire un café avec les autres, on s'échauffera pendant la course.
Après un briefing lors duquel on nous annonce que le trail se terminera plus loin que prévu nous prenons le départ... face à un talus. L'humour breton, j'adore !
Je prends le départ dans les 50 derniers, avec l'âge, je deviens plus prudent... Je vais donc remonter environ 180 concurrents durant les quatre heures de course, ça c'est bon pour le moral.
Avis à l'amateur de crash lutinesque : tu peux arrêter ici ta lecture car le Lutin n'a pas eu de crampes, n'a pas vomi et ne s'est pas embernousé le caleçon lors de ce trail.
Bon, il y a une raison, il faisait un temps de Lutin : froid et humide. Le genre de météo qui me fait poutrer grave le Mustang en cross que même il en pleure sa mère tout en piaffant d'un sabot rageur en attendant la belle saison qui verra le Lutin hiémal* se liquéfier comme un camembert ornais oublié dans le désert marocain par un concurrent étourdi et néanmoins normand lors d'une étape particulièrement étouffante du Marathon des Sables.
*Mais non ! Yé pas mal ! Je t'ai déjà dit que ça voulait dire "de l'hiver", espèce de quadrupède Lexidisque !
Bon, on peut continuer ?
Alors, d'un pas prudent, je démarre dans la campagne bretonne de Plouzané en direction d'un petit bois (...derrière chez moi, qu'y a-t-il dans ce petit bois ? Tradéridéra !) dans lequel nous allons zigzaguer comme c'est pas possible.
J'aperçois bientôt le Mustang qui a adopté un train de sénateur tout comme moi. Je ne veux pas le passer tout de suite, c'est un redoutable guerrier et une provocation précoce pourrait malencontreusement faire mugir les chevaux de feu qui sommeillent en lui.
Je décide donc de faire pleurer la gamine, ce qui n'est pas du luxe, vu que j'ai bu ce matin un bol de thé, deux bols de café et un jus d'orange pour faire passer la douzaine de tartines de pain beurré accompagnant les crêpes du petit déjeuner.
Tri martolod yaouank... la la la...la la la la
Tri martolod yaouank i vonet da veajiñ ... Hou, je m'énerve ! Calmos le Lutin !
Tri martolod yaouank i vonet da veajiñ ... Hou, je m'énerve ! Calmos le Lutin !
La mer ! Je dévale, le Mustang derrière moi et boum ! Un escalier à grimper raide de chez raide. Je me retourne, mon Mustang est derrière moi, tout va bien.
Et maintenant c'est "Au Bonheur du Lutin" : une succession de petits toboggans sur le chemin des douaniers longeant l'océan, je me régale tant que j'en oublie mon cheval que je retrouve cependant au phare du Minou à l'occasion d'un entrelacement du parcours.
La Pointe du Minou, endroit humide mais accueillant.
Des nouvelles du Front :
Zabou, après un départ canon, se maintient dans les 10 meilleures filles, elle terminera 7ème senior.
Parlons-en de Zabou, qui c'est qui lui arrive à l'arrière-train ?
Le Lutin, évidemment. A la sortie de la plage du Trez Hir, je me retrouve derrière la jolie compagne du Géant. La demoiselle, connaissant mon penchant coupable pour les postérieurs féminins a grande vergogne de m'exposer le sien plus avant et, mobilisant l'énergie et la pugnacité qui la caractérisent, elle redonne un coup de turbo et démarre en côte, laissant sur place un Lutin dépité et nonobstant piètre grimpeur.
L'envol de Zabou
Le plat du Trez Hir m'a assez fatigué et c'est avec plaisir que je retrouve le chemin des douaniers avec ses courtes montées et ses brutales descentes caillouteuses où je peux m'envoler en effrayant les pauvres trailers prudents. Je double..., je double...
La pointe St Mathieu approche, le temps se dégage un peu mais le vent souffle toujours autant. Je poutre comme une bête...
La pointe ! Le phare ! C'est... Non ! C'est pas fini ! Horreur, du plat ! Quatre longs et interminables kilomètres de plat ! Moi qui n'aime que les fesses et les poitrines rebondies, voilà que la Belle Bretagne m'offre une interminable platitude digne d'un mannequin anglais des années soixante.
Horrible ! Souffrance ! Je me traîne durant cette longue déchéance du trailer et c'est par pure méchanceté que je dépasse encore quatre concurrents encore plus accablés que moi.
Même désintégré de fatigue, je me lance dans un sprint à l'arrivée pour faire le beau devant les filles qui ont couru le semi-trail accompagnées de Joël le Sanglier d'Ecouves revenu du cataclysmique Trail du Verdon.
Et qui c'est qui que je retrouve sur la ligne ? Zabou ! La donzelle m'a mis trois minutes dans la vue. De quoi vous faire passer l'envie d'être macho !
Elle est mimi la Zabou !
Et qui c'est qu'arrive juste derrière moi, le Mustang, ravi de son trail, rayonnant et hennissant, il fait plaisir à voir !
Bon, là il est concentré mais il explose de joie à l'intérieur.
Bougre de Lutin, t'aurais pas pu regarder derrière toi au lieu de chercher à poutrer les gars devant toi (quel plaisir de passer des jeunes) ! Tu aurais pu attendre ton ami Canasson et franchir la ligne avec lui, ça aurait fait une belle photo et on aurait dit : "Tiens, finalement, cet infect Lutin est plus sportif qu'on ne le pensait...". Peuh, Lutin, t'es un nase !
Riah50 arrive quelques temps après et nous sommes au complet.
Lui au moins, il a mis le maillot du club !
Bilan : Un superbe trail avec une fin atroce mais on pardonnera tout aux organisateurs qui nous ont concocté un parcours magnifique dans une ambiance chaleureuse qui se termine par un repas d'après-course comme on en voit rarement animé par une fanfare particulièrement réjouissante.
Je n'ai plus qu'une chose à dire : Vive les Bretons !
Photos Lutin, Béatrice, famille Mustang
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