Qu'il est beau le débit de lait !
(Photos sous copyright, voir : site)
Quand j'étais petit, il m'est arrivé de passer des vacances à Fyé à 12 km d'Alençon dans la ferme du père Château qui me laissait conduire son tracteur et aller chercher les vaches au pré.
Tiau ! Tiau ! A mon appel, les formidables Normandes bougeaient leurs huit cents kilos et se massaient à la barrière puis se rangeaient sagement pour se diriger vers la ferme. Toujours dans le même ordre : il y avait un accord tacite lié à une hiérarchie bovine subtile. Pas de bagarre, juste de temps en temps un coup de pied en vache...
Arrivées à l'étable, les bêtes connaissaient chacune leur place et Madame Château procédait à la traite à l'aide d'une trayeuse pneumatique amovible. Le précieux lait allait dans de gros bidons que l'on emmenait au bout du chemin de la ferme. Le gars de la coopérative passait ensuite les ramasser avec son camion.
C'était avant les salles de traite et les tanks à lait. Des tanks ! Quelle drôle d'idée !
Une vie est passée et j'ai oublié ces gros bidons de lait jusqu'à ce que je tombe sur cette émission de France Inter qui parlait de... bidons. Mon oreille exercée de Lutin se dressa et je notai les coordonnées du site Bidons sans frontières où je découvris avec émerveillement que les bidons de mon enfance s'étaient échappés des entrées des pharmacies où ils servaient de porte-parapluies, des boutiques des brocanteurs et des intérieurs au kitsch assumé des résidences campagnardes de bobos parisiens.
Les bidons avaient pris la route...
Septmoncel, Jura
...ou alors, ils prirent la clé des champs.
Rien ne semblait leur faire peur, ni la montagne,
ni la ville,
Neuchâtel (Suisse)
ni même les dangers de la navigation maritime.
Ile de Groix
Ces vaillants récipients d'air à défaut de lait défilèrent un beau jour chez un photographe au regard effilé : Gérard Benoît à la Guillaume, un artiste vivant à cheval sur la France et la Suisse.
Celui-ci leur proposa de créer Bidons sans Frontières, un mouvement "d'expression artistique contemporaine et populaire, ludique et esthétique, non conceptuelle".
Depuis, grâce à l'aide de Gérard, de sa Dream Team et de nombreux fans, les vaillants chevaliers en fer blanc voyagent sans peur et sans anicroches par monts et par vaux, visitant ainsi de nouvelles contrées ébahies de voir sans délai de si beaux bidons de lait.
Je remercie Gérard Benoît à la Guillaume de m'avoir fort gentiment permis l'utilisation de ces quelques photos pour illustrer ce billet. Si l'Humour, l'Art et l'Amour de la Nature vous meuvent et que le bidon vous émeut, allez visiter le site de Bidons sans Frontières :
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