samedi 23 octobre 2010

Chez Monsieur Fabre

 Jean-Henri Fabre
(1823-1915) 



Pour moi, Monsieur Fabre, c'était ce vieux film de 1951 où l'on voyait  un drôle de type qui traquait les insectes un chapeau sur la tête et la loupe à la main.

Et puis un jour, ma Josette est arrivée avec les "Souvenirs entomologiques"  dudit Fabre qu'elle a lus avec enthousiasme. C'est ainsi que j'ai connu les moeurs incroyables des méloés, ces insectes adeptes de l'hypermétamorphose qui prennent trois états larvaires complètement différents avant de se nymphoser. Dingue !

 Méloé (photo Philippe Cugnot)

Il allait sans dire que lors de notre séjour dans le Vaucluse avec la famille Mustang, nous nous devions d'aller voir l'Harmas, la maison que Fabre avait acquise en 1879 à Sérignan.

Dès notre arrivée, nous sommes mis dans l'ambiance par cette mante de plus de deux mètres de haut :


C'est ensuite la visite de la maison proprement dite et du bureau de Fabre encombré de collections de toutes sortes. 

Malheureusement, les prises de vues sont interdites en ce lieu mais ce n'est pas grave. Après un tête à tête avec l'émouvante et  minuscule table de travail de ce génie des sciences et des lettres, je laisse ma femme en transes devant une collection d'ammophiles et je pars m'aérer dans le jardin et le parc de la propriété.

Je finis par m'asseoir sur un banc,  baigné  par le silence bruissant de l'industrie d'un printemps déjà bien avancé.


Un écureuil roux vient discuter un moment avec moi mais il se sauve dès que je sors mon appareil photo. Ce n'est pas grave, ce quart d'heure au calme m'a ouvert les yeux et je me lève enfin pour aller voler quelques instants de couleur en cette matinée provençale.

Dans le fouillis propice à la vie du parc, je vais de fleur en fleur et je découvre à nouveau ces merveilles qui me fascinaient déjà enfant comme cette giroflée sauvage...


 ...ou cet iris perdu parmi les herbes un peu folles.


Me laissant pénétrer par l'esprit du grand entomologiste, je finis par voir enfin les animaux comme cette petite fourmi qui prend le soleil sur une pervenche.


Plus loin, je tombe sur un cétoine doré qui s'empiffre du pollen d'une fleur de rhododendron.


J'approche encore plus mon appareil numérique, persuadé de faire une photo floue.


Eh bien non, la lumière de Provence est propice à la poésie chromatique comme l'ont compris tant de peintres.

Mon ami Philippe que je viens de rejoindre me signale la présence d'un insecte que je connais bien car depuis peu familier de mon jardin normand : le sphinx colibri, papillon aux allures d'oiseau minuscule.

Le cliché n'est pas aisé car l'insecte butine en hauteur et je ne suis pas assez grand. Je tends le bras en hauteur et je prends le cliché au jugé :


 Il est plus de midi et nous devons partir. En passant par le bassin, je salue ce merveilleux père qu'est le crapaud accoucheur. 


La journée se termine à Vaison la Romaine où Fabre se rappelle à nos mémoires quand nous apercevons le Ventoux sur les pentes duquel  ce grand scientifique fit tant de découvertes.

 19 avril 2010

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