Un reportage photo de Bin'
- Le poids des mots du Lutin
- Le choc des photos du Bin'
Avertissement : Amateurs de crash lutinesque, passez votre chemin. Cette fois-ci, le Lutin a poutré du début à la fin. Le récit va être grandiose. Je crois même que je vais en rajouter un peu pour faire bonne mesure.
Allez, on démarre ! Les bêtes de cross sont lâchées ! Si vous n'avez jamais couru un vrai cross, vous ne savez pas ce que c'est. Ça démarre tellement vite que parfois les premiers ne touchent le sol qu'après une cinquantaine de mètres. C'est de la folie ! Les spectateurs se reculent pour ne pas être couchés par le souffle !
Tudieu, ça déboule mon Yannick !
Le terrain est un vrai terrain de cross : des étangs en espalier, de l'herbe, de la boue, des fossés à franchir, des côtes pas piquées des hannetons et des descentes de Lutin. Le rêve !
Je prends un bon départ, c'est à dire vite mais pas au point de vomir, tout de même. Pourtant, je n'avais pas mis toutes les chances de mon côté, ayant oublié les semelles intérieures de mes pointes. Eh oui, le Lutin était livré avec le cerveau en option, on a voulu faire des économies ! Bon, ça tape un peu mais on va labourer (en un seul mot) quand même !
Derrière moi se trouvent mes camarades. Le Mustang, qui entre dans sa phase d'hibernation qui culminera en janvier, essaie de ne pas céder à la tentation de creuser un terrier dans un talus pour s'y réfugier. Ce n'est pas facile de résister à l'instinct, il a bien du mérite. Il finira cependant avec un pneu crevé. Rien de grave, je vous rassure.
Un bien joli trot
Mon ami Riah50 est aussi derrière moi, il connaît bien le Lutin car il est responsable partiellement de son état mental, étant son coach. Il sait que quand je suis en transes, il faut mieux rester à distance.
Allain, toujours béat, laboure son sillon
Un premier tour presque sage, je ne double pas trop de monde. Manu la Mouette m'accompagne un moment mais le feu qui sort de mes naseaux le pousse à la prudence, il se cale derrière moi puis décroche lors d'une descente de Lutin qui fait dresser les cheveux sur la tête des spectateurs :
"Is it a bird ? is it a plane ? No, it's the Lutin !"
Nous bouffons du champ, de la boue et des tours d'étangs. J'arrive à la grande montée de la fin du premier tour avec un mental d'enfer !
Bien sûr, il faut que je fasse l'idiot !
Pendant ce temps-là, la tête de la course rattrape la queue. Monsieur Pierre n'a pas fini son premier tour qu'il se fait doubler par les premiers qui finissent leur deuxième. Belle image du cross ouvert aux pur-sangs comme aux percherons.
Durant ce deuxième tour, je me sens bien et je passe la quatrième ; les mottes de terre volent autour de moi, je commence à gratter du concurrent. A chaque descente, je décoiffe mes camarades. J'aborde les fameux fossés de Champfrémont avec la sauvagerie du Hun qui s'apprête à violer le jeune moinillon tremblotant qu'il vient de découvrir en prière dans la chapelle en feu de son abbaye dévastée.
La boue, j'adore !
Certains y laisseront même leurs pompes dans ces fossés démoniaques, d'autres des chevilles. Derrière moi, la Mouette y laisse bien quelques plumes mais arrive quand même à voleter.
T'aime ça, hein !
Devant, il y en a un qui poutre encore plus que le Lutin : C'est Barthé, le frère de Bin'. Il va finir 7ème en 31'44 pour les 8km100. Premier senior 1 ! C'était la première fois qu'il courait avec des pointes, il n'a pas regretté !
Là, vous avez compris qu'il va vite ?
Un troisième tour de cinglé ! Je remarque dans un virage mon ami Ricounet à quelques mètres de moi. Ricounet, c'est le gentleman runner. Le terme "esprit sportif" a été créé pour lui. Il est toujours prévenant et attentif aux autres, allant jusqu'à avertir ses camarades quand il les double pour leur laisser une chance de résister.
Comme je n'ai aucune moralité, plutôt que d'encourager Ricounet à me suivre, j'accélère comme un malade et je le décolle comme on ferait d'une vielle tapisserie d'un mur trop humide. C'est vrai, j'ai un mauvais fond.
Tout le monde l'aime, c'est énervant !
Et c'est pas fini ! Je vois le grand Philippe, un autre gars de mon club qui a dix ans de moins que moi et qui m'a toujours battu sur route ou sur herbe. Dingue ! J'ai encore du jus pour le coller lors du dernier tour d'étang. La dernière côte ! Je fais parler la poudre ! Je sors les quatre roue motrices et je grimpe comme un damné pendant que le grand Philippe agonise atrocement dans la montée.
C'est fini, je termine puis j'attends mes coéquipiers sur la ligne d'arrivée, regardant ostensiblement ma montre.
Je suis vraiment un sale type mais qu'est-ce que je me suis éclaté dans la boue de Champfrémont !
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