mardi 16 juillet 2024

GR 34 2024 Etapes 8 à 11

 Pour cette partie de notre périple, nous ferons quelques infidélités au GR 34. nous connaissons bien la presqu'île de Crozon et savons que le fond de la Rade de Brest n'a que peu d'intérêt. Le sentier ne pouvant pas suivre le rivage trop marécageux, il emprunte des routes, des chemins agricoles et au mieux des bouts de forêts. Nous prendrons donc le bateau pour éviter cinq étapes peu stimulantes dans des lieux que nous connaissons déjà.


 Etape 8 : 14 juin Locmaria Plouzané - Brest 22,5 km


Pas si facile cette étape qui va friser les 700 m de dénivelé alors que le tour de la pointe St Mathieu n'en faisait qu'un peu plus de 500. La météo de la matinée n'est pas bien engageante mais une fois de plus, la Bretagne est pleine de surprises.


Ça va être une succession de montées et de descentes sur un GR souvent caillouteux, ce qui n'arrange pas l'aponévrose enflammée de mon épouse qui affronte la journée avec courage et détermination.


A certains endroits, nous rencontrons des ouvrages militaires dont certains nous obligent à faire de conséquents détours. Il faut un bon moment pour apercevoir le Phare du Petit Minou alors que l'atmosphère se fait un poil plus chaude et néanmoins plutôt humide.

Pour accéder, il faudrait le vouloir !

Encore une fois nous constatons les dégâts occasionnés par la tempête Ciaran sur le bord du chemin qui n'est dégagé que depuis peu. Pique-nique au bout de 3h30 d'efforts près du Fort de Dellec puis nous redémarrons en direction de Brest.


Mais l'Anse de Dellec et l'Anse de Ste Anne sont bien profondes et nous mettons un moment pour atteindre le phare de Portzic qui marque le début de l'agglomération de Brest. Il faut ensuite prendre la Route de la Corniche qui va longer pendant trois looongs kilomètres l'Arsenal de Brest.


Enfin, le port de plaisance puis le port de commerce où nous allons dormir à l'hôtel. L'orage va sagement attendre que nous soyons à l'abri pour éclater enfin. On se paye une bière au bar de l'hôtel ; je bois de moins en moins d'alcool mais cette bière on l'a méritée !

Etape 9 : 15 juin Brest - Camaret 9,5 km

Josette a les pieds qui crient la nuit, il va falloir faire des étapes plus courtes... ça tombe bien !


C'est la première rotation de l'année pour le Brestoa. Il s'agit de relier Brest au Fret, un village de Crozon situé à la base de l'Ile Longue. Le temps est grimaud mais il ne pleuvra pas finalement. La mer est bien houleuse et des paquets de mer déferlent sur les vélos stockés à l'avant du navire.


Nous avons choisi de shunter la Pointe des Espagnols dont la moitié est ne se fait que sur la route. La partie ouest, nous l'avons arpentée deux fois déjà, ça suffit. Nous rejoignons donc la côte en traversant la campagne pour atteindre enfin la plage de Trez Rouz. De là, nous descendons la Mort Anglaise et toute la réserve géologique de Crozon. De là, nous voyons notre but : Camaret.


Plusieurs fois la pluie va menacer et nous sortirons les bâches. Finalement il ne pleuvra pas mais nous garderons l'habitude de fixer les protections des sacs à dos.


La distance étant modeste, nous arrivons pour le repas de midi, nous trouvons une brasserie ad hoc puis nous intégrons notre chambre à l'Hôtel de France. Comme nous avons du temps, nous flânons tout l'après-midi sans toutefois oublier de faire les courses pour demain. Petite crêperie le soir puis direction la rhumerie où on se finit au ti-punch. Ouais, je sais ça commence à faire mais une fois de plus on a mérité ! Ben quand on rejoint l'hôtel après ça, la vie nous paraît tout ensoleillée.


 
Etape 10 : 16 juin Camaret - Goulien 14 km
 

La distance n'est pas bien importante mais il faut d'abord grimper sur le plateau dominant Camaret. Direction la pointe de Toulinguet qui comporte encore des équipements militaires.


Il faut dire que toute la région à proximité de Brest est fortifiée et ce depuis la Renaissance. La Pointe des Espagnols fut le siège du massacre d'un détachement de 400 Espagnols coincés sur cette pointe en face de Brest (1594). Quant à la Mort Anglaise (Maro ar Saozon), je vous laisse deviner ce qu'il arriva aux malheureux Rosbifs qui débarquèrent près de cette falaise sur la plage désormais appelée Trez Rouz (la grève rouge) lors de la bataille de Camaret en 1694.
 

Une fois passée la pointe de Pen-Hir, le temps se met au franchement beau et la mer prend ses couleurs d'été. Le dénivelé est raisonnable car nous sommes la plupart du temps sur un plateau mais le chemin essentiellement constitué de cailloux de grès fatigue vite les pieds. Pendant qu'on y est, débarrassons nous d'une idée fausse : La presqu'île de Crozon est presque entièrement constituée de roches sédimentaires : grès et schistes. Quasiment pas de granite (sauf sur l'Ile Longue interdite au public) et un petit peu de roches volcaniques anciennes.
 

Quoi de plus sympa qu'un pique-nique  au bord de la falaise ? Nous nous contentons souvent de nourriture assez sommaire mais nous avons toujours avec nous un sachet de crêpes bretonnes que nous appelons du Lembas (cf Tolkien) car pour un minimum d'encombrement, nous avons l'essentiel : farine, lait, œuf et ça tasse bien.
 

Il reste cinq kilomètres avant d'arriver au camping, la côte étant un peu plus abritée, nous retrouvons un peu de végétation. A la moitié de cette distance, nous descendons sur la plage de Goulien.
 

Après 2500 m de plage, nous sommes fort bien accueillis au camping dans lequel nous louons un mobil-home pendant deux jours. Ouf ! On va enfin souffler.

 
 

Etape 11 : 18 juin Goulien - St Hernot 10,7 km


Il s'agit aujourd'hui de longer la Pointe de Dinan puis de rejoindre la plage de la Palue pour couper vers notre hébergement. Nous choisissons sciemment d'éviter le Cap de la Chèvre que nous avons parcouru deux fois déjà. Ce cap dont le tour fait 26 km comporte les sentiers les plus difficiles de Crozon et nous ne voulons pas tenter le Diable.


Malgré le temps couvert, nous apprécions de retrouver ce site aussi spectaculaire mais moins fréquenté que Pen-Hir. A un moment, nous voyons des filets sur la lande comme si on voulait jouer au volley-ball les pieds dans les bruyères. En fait, il s'agit de filets de capture de petits oiseaux comme nous l'explique le scientifique présent sur place qui les compte, les bague puis les relâche. Comme moi avec les insectes, il a remarqué que certaines espèces d'oiseaux montent plus au nord ou parfois ne repartent pas hiverner du fait du réchauffement climatique.


Nous mangeons sur la plage de la Palue puis Josette fait son inspection des falaises où elle a remarqué des roches volcaniques comme de la dolérite ou des pillow-lava qui sont à l'origine des coulées de lave sous-marine.


Après manger, nous quittons la plage pour pénétrer la campagne en direction de St Hernot où nous aurons une chambre dans le seul gîte du cap. Pour une fois, le musée des minéraux de Crozon situé tout près est ouvert. Nous passons deux heures à le visiter ainsi que son beau jardin minéral. Quand y'a du cailloux, ma Josette elle est heureuse et quand elle est heureuse, moi je suis content !

Photo Josette



 

 

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