mercredi 10 juin 2020

Cent mètres carrés : Mes diptères (III)

Cette série de billets a pour but de faire un catalogue forcément incomplet des arachnides et insectes photographiés par mes soins dans mon petit jardin urbain d'Alençon de seulement 100 m². J'avais déjà commis un billet en 2017 mais je m'étais arrêté à 100 spécimens alors que chaque année m'apporte de nouvelles surprises ; de plus, ce billet ne comportait que des photos. Ce  petit hobby scientifique m'a beaucoup appris, entre autres que, pour qui sait regarder, la beauté de la nature est infinie. J'estime l'identification des espèces exacte à 95%. Que les spécialistes pardonnent mes éventuelles erreurs et qu'ils m'en fassent part que je les rectifie. Voir en fin de billet pour les liens vers l'intégralité de mon bestiaire jardinier.


Diptères (3ème partie)


 Sarcophaga carnaria

De la famille des sarcophagidés (qui mangent de la viande), cette grande mouche appelée mouche à damier ou mouche grise de la viande est aussi une commensale de l'homme dont elle apprécie la nourriture carnée, viande ou poisson qu'elle gâte systématiquement en y déposant bactéries, virus pathogènes et champignons qu'elle importe des cadavres ou excréments visités à l'extérieur. C'est dans ces cadavres et ces excréments qu'elle dépose aussi ses œufs et, si le besoin s'en fait sentir, les larves peuvent être déposées directement car cette mouche peut aussi être ovovivipare. Son goût pour les cadavres en fait une précieuse auxiliaire de la médecine légale.

******
 
Scatophaga stercoraria
 
Elle a failli s'appeler Scatophaga merdaria selon Fabricius mais c'est Linné qui lui a donné son nom définitif. Scatophaga voulant dire "qui mange du caca" et Stercoraria signifiant "du fumier", avouez que la pauvre mouche n'est pas gâtée par l'étymologie... En fait, la mouche du fumier ne fréquente les excréments que parce qu'elle se nourrit des diverses mouches qui vivent et pondent sur la crotte. Quant à ses larves, elles se nourrissent de leur milieu mais aussi des larves des autres insectes vivant dans cet odorant milieu. Scatophaga stercoraria est donc plutôt un prédateur. (Source Insectes-net)

******

Anthomyia procellaris

Nouvelle famille : les anthomyies.  Celle-ci est de petite taille (7 mm environ) et se nourrit de nectar, pollen et excréments. Elle fréquente les nids d'oiseaux dont ses larves apprécient les déjections.

******
 
Botanophila fugax

Comme son nom l'indique, cette petite anthomyie vit dans les endroits bien végétalisés. Ses larves se développent dans les tiges des plantes.

******

Platypeza fasciata

Encore une nouvelle famille, les Platypezidae ou mouches à pieds plats. Celle-ci devrait plutôt vivre en forêt mais a quand même fait un saut chez moi. Ses larves se développent sur les champignons.

******

Sicus ferrugineus

De la famille des conopidés, le sicus ferrugineux n'a pas gagné le concours de beauté des mouches mais il compense par une certaine habileté en ce qui concerne la reproduction : la femelle fécondée, prenant son air chafouin (voir photo), attend de repérer de son œil torve un bon gros bourdon qui butine et elle va lui balancer un œuf pourvu de petits crochets dans les poils de l'abdomen où il s'arrime solidement avant d'éclore un peu plus tard. Les deux premiers stades de développement de la larve se contentent de pomper l'hémolymphe du bourdon (l'équivalent de son sang), le stade suivant se met à consommer la viande de l'hôte qui finit par en mourir. La métamorphose se terminera dans le cadavre du bourdon : la larve se transforme en pupe (la chrysalide de la mouche) et elle hiverne ainsi pour émerger à la saison suivante.

******
 

Conops vitellinus

Autre conopidé, celui-ci ne se gêne pas pour imiter la guêpe à l'instar de certains syrphes. Celui-ci est très peu renseigné et j'ai mis du temps à l'identifier. Ce que l'on sait sur lui, c'est qu'il parasite un hyménoptère du type guêpe, bourdon ou osmie.

******

Conops vesicularis

Visible de mars à août, ce conopidé a un moment été envisagé pour la lutte biologique car il pond ses œufs indifféremment sur l'abdomen du frelon européen et asiatique et en limite ainsi la population puisque les larves de conopidé finissent par tuer leur hôte. Malheureusement, cette espèce n'est pas difficile et elle parasite aussi les bourdons et les guêpes donc son élevage apporterait de nouveaux déséquilibres.

******

 Chloromyia formosa

 De la famille des stratiomyidés, la chloromye agréable a un thorax vert métallique. Le spécimen présenté est un mâle à l'abdomen doré alors que la femelle possède un large abdomen bleuté. les adultes sont des butineurs et les larves se nourrissent de végétaux en décomposition et ainsi être fort utiles pour la transformation du compost.

 ******
 
Euleia heraclei

La mouche du céleri (téphritidés) est un petit ravageur d'ombellifères. On la trouve sous deux formes : noire au printemps et jaune-orangé en été. La première génération nymphose dans la feuille qu'elle mine alors que la deuxième génération le fait dans le sol pour ne ressortir qu'au printemps suivant.
 
******
 
Sargus bipunctatus

De la même famille, sargus bipunctatus est facile à identifier grâce aux deux points blancs situés entre les yeux (on en aperçoit un) et à ses pattes orangées et jaunes. On pourra l'apercevoir en automne car c'est un diptère assez tardif.
 
******

Oplodontha viridula

Autre stratiomyidé, cette petite mouche se rencontre plutôt dans les milieux humides car ses larves se développent dans l'eau. Son abdomen peut être de couleur très variable : jaune, vert, blanc ou orange.

******


Thaumatomyia notata

Le chlorops grégaire (de la famille des chloropidés) est une toute petite mouche de 2 à 3 mm de long qui se nourrit de nectar et de liquides sucrés. Ses larves (3 à 4 générations par saison) vivent dans les racines de graminées et se nourrissent de pucerons d'où leur utilité dans les jardins.

******

Bombylius major

Tout le monde connaît le grand bombyle mais certains le confondent avec un bourdon alors que c'est bien un diptère brachycère et donc une mouche tout à fait inoffensive. C'est un grand spécialiste du vol stationnaire et il butine les fleurs à l'aide de sa trompe d'une manière très semblable à celle du sphinx colibri qui est par contre un lépidoptère (papillon). La femelle pond ses œufs à l'entrée des nids de certaines abeilles ou même de certains papillons, ses larves se développent dans les nymphes ou chrysalides des espèces parasitées. Encore plus fort, on en a observé qui parasitaient des mouches tachinaires qui sont elle-mêmes des parasites de chenilles. On parle alors d'hyperparasitisme.

******

Tipula oleracea

Chez les diptères, il n'y a pas que les mouches, il y a aussi les nématocères dont font partie ces imbéciles de moustiques mais aussi la placide tipule du potager appelée aussi cousin, faucheux ou même maringouin. Cet insecte pond ses œufs au sol et ses larves en forme de vers se nourrissent de racines. La tipule est attirée par la lumière et certains soirs d'été, on peut voir des invasions dans les vérandas de ces insectes inoffensifs mais parfois envahissants.

******

Nephrotoma appendiculata

Le néphrotome de Pierre aisément reconnaissable grâce au dessin de son thorax est une autre espèce de tipule aux mœurs semblables à celles de la tipule du potager, ses larves mangeuses de racines sont donc moyennement appréciées du jardinier.

Mise à jour du 13 octobre 2023

1 commentaire:

  1. Un excellent article ... Merci beaucoup pour cette aventure ...
    Je ne me souviendrai pas à de tous ces insectes.
    Mais,je serai un jour les retrouver pour en parler avec vous et des amis

    RépondreSupprimer

Merci de passer le test de vérification de mots pour m'indiquer que vous n'êtes pas un robot.